Coke prend les devants à Mont-Laurier
On pense agrandir les installations du centre de distribution
Refroidie par un vigoureux boycottage après la mise à pied de 40 travailleurs d’un centre de distribution de Mont-Laurier au mois de juin dernier, la multinationale Pepsi perd des plumes au profit de Coke dans la région.
« Coke gagne la guerre solide. Avant, on était bleu, maintenant, on est rendu rouge ! Je vends quatre fois plus de Coke qu’avant... », lance Francis Verreault, propriétaire de dépanneurs dans le coin. Selon lui, les produits Coke sont tellement populaires que la société n’arrive plus à fournir des frigos aux commerçants qui veulent tourner le dos pour de bon à Pepsi.
PAYER POUR EN FINIR
Louis Lacelle, qui est à la tête de quatre dépanneurs dans le secteur, estime que la mésaventure avec Pepsi a réveillé les habitants de la région de Mont-Laurier. « Il y a des commerçants, comme moi, qui ont même laissé des sous sur la table pour ne plus être liés par une entente avec Pepsi. Tout ça, par principe. Par qu’ici 20 emplois, c’est comme 200 à Montréal », explique-t-il.
Sylvain Labelle, président-directeur général du distributeur de Coca-Cola Laurentides, Lanaudière et Abitibi-Témiscamingue JL Brissette, récolte les fruits de l’insatisfaction des citoyens envers Pepsi. Depuis le mouvement de protestation, la demande pour ses boissons a littéralement explosé.
« Au moment du boycott, notre chiffre d’affaires a augmenté de 18 %. Impossible de savoir si c’est lié seulement à ça, mais en juin et en juillet, j’ai été obligé d’embaucher d’urgence quatre nouveaux employés pour répondre à la demande », précise M. Labelle, insistant pour indiquer qu’il ne parle pas au nom de Coca-Cola, mais bien au nom de JL Brissette.
CRI DU COEUR
M. Labelle pense maintenant agrandir son centre de Mont-Laurier tellement la demande est forte. Quatre nouveaux emplois pourraient d’ailleurs bientôt être créés, a-t-il dit.
Pour M. Labelle, plusieurs régions québécoises vivent le même problème que Mont-Laurier.
« Les jeunes nous laissent tomber pour aller étudier en ville et ils ne reviennent jamais. On a de la misère à recruter du personnel, alors chaque emploi compte », déclare-t-il.
Éric Tourangeau, président de la Chambre de commerce de Mont-Laurier, est quant à lui heureux que le mouvement de protestation contre Pepsi ait fait boule de neige partout au Québec. Il veut maintenant axer la campagne vers un message plus positif.
« Nous avons perdu des emplois extrêmement importants pour la région. Des familles ont été obligées de déménager. Mais aujourd’hui, les gens comprennent qu’il vaut mieux encourager une entreprise comme Coke qui fait rouler l’économie d’ici plutôt que Pepsi », note-t-il.
Au moment d’écrire ces lignes, ni Coke ni Pepsi n’étaient prêtes à accorder une entrevue au Journal.