Le Journal de Montreal

Des moments émouvants pour le réalisateu­r

Le fils de Félix Leclerc amorce la promotion de son film Pieds nus dans l’aube

- Sandra Godin SGodinJDQ

QUÉBEC | Francis Leclerc avoue avoir de la difficulté à regarder la dernière bobine de son film Pieds nus dans l’aube. L’émotion est encore vive pour le réalisateu­r de 46 ans, qui a attendu plus de vingt ans avant de parler de son défunt père ouvertemen­t et, surtout, de toucher à son oeuvre.

La postproduc­tion d’un des films les plus attendus de l’automne est maintenant terminée. Le 4e long métrage du fils de Félix Leclerc sera présenté en première mondiale le 20 septembre, dans le cadre du Festival de cinéma de la ville de Québec (FCVQ), et il sera en salle le 27 octobre.

C’est avec émotion que Francis Leclerc commence à faire la promotion de ce film « ambitieux », qui met en vedette Roy Dupuis et Justin Leyrolles-Bouchard, dans le rôle de Félix à 12 ans.

« Je ne me suis pas mis de pression supplément­aire pour faire mon film parce que c’était le livre de mon père. Le stress, c’est d’en parler maintenant, a-t-il confié hier, lors du dévoilemen­t de la programmat­ion du FCVQ. Je trouve ça dur de sortir, de confronter ce que je n’ai pas fait depuis vingt ans, c’est-à-dire parler de mon père. Je n’en ai presque jamais parlé. »

C’est un choix « délibéré » d’adapter une oeuvre de son père à ce moment-ci de sa vie et de sa carrière.

« Je n’ai pas voulu me servir de son nom ni de quoi que ce soit, confie-t-il. Quand il est parti, j’avais 16 ans. J’ai vieilli de cinq ans du jour au lendemain. J’ai voulu faire du cinéma à partir de cet âge-là. J’ai choisi un domaine artistique qui n’était pas celui de mon père, mais qui était quand même connexe. L’espèce de comparaiso­n constante que j’ai eue dans mes débuts était lourde à porter. »

« J’en ai fait beaucoup pour qu’on oublie que je suis le “fils de”. Là, je me sens beaucoup le “fils de” à cause de mon film, mais c’est correct, c’est un choix. Mais il y a une portée émotive assez grande pour moi. J’ai encore beaucoup de misère à le regarder. » La famille n’a pas encore vu le film, mais « je n’ai pas besoin de leur approbatio­n, ils me font confiance », soutient Francis Leclerc.

UNE PREMIÈRE À QUÉBEC

Il s’agit du premier long métrage de Francis Leclerc depuis Un été sans point ni coup sûr, en 2008. Il s’est consacré pendant plusieurs années à la télévision, étant derrière la caméra entre autres pour Les beaux malaises et Marche à l’ombre. Il a adapté librement Pieds nus dans l’aube, tourné à Drummondvi­lle, à Stoneham et à Montréal, avec Fred Pellerin.

Quelle part est l’oeuvre de Félix, quelle part est l’oeuvre de Francis ? « Je ne le sais plus. On a tellement pataugé dans l’histoire et pris des libertés que c’est devenu une oeuvre à trois têtes. Mon père n’est pas là pour me “checker”, alors j’ai fait ce que je voulais », dit-il en riant, en assurant que tous les éléments importants du livre y sont.

Francis Leclerc est fort heureux que la première mondiale de Pieds nus dans l’aube ait lieu à Québec, sa ville natale.

« Je n’allais pas à mes cours et j’allais au Clap, se souvient-il. J’ai fait je ne sais plus combien de courts-métrages ici, peut-être une vingtaine. Québec, pour moi, ç’a été un noyau de cinq ou six ans très créatif. »

« Je trouve ça dur de sortir le film, de confronter ce que je n’ai pas fait depuis vingt ans, c’est-à-dire parler de mon père » – Le réalisateu­r Francis Leclerc

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PHOTOS COURTOISIE ET LE JOURNAL DE QUÉBEC, STEVENS LEBLANC Francis Leclerc Le réalisateu­r Francis Leclerc s’apprête à faire la promotion de son 4e film, Pieds nus dans l’aube, en salle en octobre.
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