La SAQ chez Métro !
Comme l’a écrit notre journaliste économique Pierre Couture cette semaine, la SAQ ouvrira une succursale dans un supermarché Metro à LaSalle.
C’est ce qu’on appelle en anglais le concept « shop
in shop ». Un magasin dans un magasin.
« Notre politique est de nous rapprocher des marchés d’alimentation. On veut être dans le parcours de magasinage de notre clientèle », a expliqué le porte-parole de la SAQ.
UNE SITUATION ABSURDE
Imaginez la scène... Dans le Metro, un commis va être payé 11 $ l’heure pour mettre des bouteilles de bière sur une tablette.
Mais à quelques mètres de lui, un commis de la SAQ sera payé 18 $ l’heure pour mettre des bouteilles de vin sur une tablette.
La même maudite job. Dans le même maudit emplacement. Aux mêmes maudites heures.
Mais un employé sera payé par Metro, et l’autre, par le gouvernement (avec toutes les protections sociales que ça comporte). Duh… ? Question-quiz de la semaine : pourquoi on ne laisserait tout simplement pas l’employé de Metro vendre du vin ? Pourquoi ça prend absolument un employé de la SAQ pour vendre du vin « approuvé » par la SAQ ?
« Parce que les consommateurs de vin veulent être conseillés par des spécialistes », nous dit-on. N’importe quoi… Quand je vais acheter de la bière ou du pain, chez Metro, le commis me donne-t-il des « conseils » ?
« Que mettez-vous sur votre pain le matin ? Du beurre de pinotte ? OK… Crunchy ou velouté ? Crunchy, ok…
« Et vous buvez un espresso ou un café filtre ? Ah, OK, un café filtre… Alors, je vous conseille le pain Gadouas aux sept fibres. » Voyons ! Me niaisez-vous ?
DU SIROP ROUGE
Tout ça montre à quel point le concept même d’une SAQ est absurde.
Ça prend un employé de la SAQ pour vendre du vin dans un Metro ! Va-t-on nous dire que ça prend un employé du ministère de la Famille pour vendre des couches ?
Ou une employée du ministère de l’Agriculture pour vendre des fruits et légumes ?
Si l’employé du Metro est capable de mettre une bouteille de vinasse cheap sur une tablette, il est capable de mettre une bouteille de Cigare Volant sur une tablette.
Quant aux « conseils de spécialistes »…
Comme m’a dit Pierre Couture à l’émission que je coanime avec Jonathan Trudeau sur les ondes de CHOI RadioX, les Québécois tripent sur les vins hyper sucrés comme l’Apothic Red, le Red Revolution ou le Ménage à trois.
Qu’il y ait ou non des spécialistes sur le plancher pour « orienter leurs choix », les consommateurs vont continuer à acheter ce genre de sirop.
SAC BRUN
La SAQ dit : « OK, vous pourrez acheter du bon vin au Métro, pourvu que cette portion de l’épicerie soit gérée par le gouvernement. » Pourquoi ? On ne parle pas de vendre de la nitroglycérine ou du plutonium, mais du vin !
On se croirait en 1940, quand le gars de la Commission des liqueurs nous donnait notre 40 onces de gin dans un sac brun, en chuchotant…
Nous sommes en 2017. Un organisme comme la SAQ n’a plus sa raison d’être…
À quand des « spécialistes » pour nous conseiller quand on achète du pain ?