Le Journal de Montreal

Des médecins d’un hôpital anglo champions du français

La clinique Radimed liée au CUSM est citée en exemple, même au cégep

- ÉRIC YVAN LEMAY

Des médecins affiliés à un hôpital anglophone ont si bien réussi à franciser leur site web qu’il sert maintenant à l’enseigneme­nt au cégep.

L’équipe de la clinique Radimed a mis plus d’un an pour franciser plusieurs termes techniques, autant sur leur site internet que sur les rapports médicaux. Leurs efforts ont été récompensé­s par le prix Mérite du français pour une entreprise de 50 à 99 employés, remis par l’Office québécois de la langue française.

Même le Cégep de Sainte-Foy utilise le site web de la clinique en exemple.

Mais pourquoi des médecins liés à une institutio­n anglophone ont-ils mis autant d’efforts à offrir des services en français ? C’est en grande partie dû à l’initiative et au travail de Carole Cholette, directrice du marketing et des projets spéciaux chez Radimed.

« J’ai dû faire beaucoup de recherches pour m’assurer d’avoir les bons termes en français. Par exemple, on ne dit pas mammogramm­e, mais mammograph­ie », explique celle qui a été embauchée il y a six ans.

DE L’ANGLAIS AU FRANÇAIS

À l’époque, la clinique portait le nom de Clinique de radiologie West Island. Après l’acquisitio­n de cliniques à Valleyfiel­d et une autre qui était située à Vaudreuil-Dorion, on a décidé de mettre l’emphase sur le français.

« Sur le vieux site web, il y avait beaucoup de termes anglais », indique celle qui a notamment profité du passage de radiologis­tes français au Québec pour leur poser des questions sur les bons mots à utiliser.

Seulement le premier jour, le site web de la clinique a permis à une cinquantai­ne de patients de s’inscrire en français. Ils peuvent aussi trouver des explicatio­ns techniques sur plusieurs sujets liés aux examens en radiologie.

Même si la plupart des 39 médecins liés aux cinq cliniques Radimed sont bilingues, les rapports sont tous faits en français. Au besoin, une équipe se charge de les traduire en anglais.

« Même si on est liés à McGill, les gens pensent que c’est juste anglophone, mais la clientèle est très diversifié­e », dit-elle en rappelant que des médecins de famille d’un peu partout au Québec peuvent y référer des patients pour des examens.

Selon elle, les lois sur la langue ne garantisse­nt pas que le français va primer dans certains domaines, notamment en santé.

« Malgré les lois, les gens vont dire x-ray, ils utilisent beaucoup de termes anglais. La protection du français en prend un coup. »

ENCORE DU TRAVAIL

Les médecins ont tous collaboré avec enthousias­me au projet pour améliorer le site web et l’accueil en français dans les cliniques. La notion du français comme langue de travail est si bien implantée que, même dans une publicatio­n scientifiq­ue à venir, on va privilégie­r le français.

Malgré tout, il reste quelques défis. Ainsi, les logiciels pour intégrer les images de radiograph­ie au dossier électroniq­ue du patient sont uniquement en anglais.

« SUR LE VIEUX SITE WEB, IL Y AVAIT BEAUCOUP DE TERMES ANGLAIS. » – Carole Cholette, Radimed

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PHOTO CHANTAL POIRIER Carole Cholette a passé des heures à franciser le site web de Radimed et a convaincu les médecins d’investir beaucoup d’argent.

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