Le Journal de Montreal

Heureuseme­nt qu’il y a le 514 !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Décidément, le maire Labeaume a le don de faire parler de lui.

Son récent point de presse sur la « crise des migrants », les accommodem­ents et le voile intégral a ébranlé la province.

LES POLITICIEN­S DÉCONNECTÉ­S

Selon le maire de Québec, le refus des politicien­s de parler franchemen­t et de « questions sensibles » comme l’immigratio­n et la laïcité alimente l’extrême droite.

Comme dit l’adage : « Tout ce qui traîne se salit. »

« Ouvrez-vous les yeux, a-t-il dit. Nous, les politicien­s, on est en train de se déconnecte­r de la population. Et ne vous y trompez pas, le message de l’extrême droite est de plus en plus efficace, moi j’en suis convaincu.

« Pendant qu’on détourne les yeux, pendant qu’on est politiquem­ent correct, pendant qu’on suit les opinions de la bien-pensance, l’extrême droite progresse et beaucoup plus vite qu’on le pense.

« On regarde l’extrême droite de haut, mais pendant qu’on fait ça, moi je pense qu’on snobe la population… »

En d’autres termes : ça va faire, les accusation­s de racisme et de xénophobie dès qu’on ose sortir du cadre de la bien-pensance ! Peut-on parler franchemen­t de certains sujets sans se faire traiter de tous les noms ?

Quand le centre ne veut pas entendre les inquiétude­s légitimes du peuple, pas étonnant qu’il se tourne vers les extrêmes…

MÉCHANT VIRAGE

C’est ce qu’on appelle faire un 180 degrés.

En effet, il n’y a pas si longtemps, c’est Régis Labeaume lui-même qui traitait les radios de Québec de racistes parce qu’on osait y parler franchemen­t de sujets tabous !

Que s’est-il passé pour que le maire change ainsi son fusil d’épaule ?

Les « troubles » de la semaine dernière lui ont-ils ouvert les yeux ?

Ou est-ce l’arrivée prochaine des élections qui l’amène à « recalibrer » son discours afin d’être plus « connecté » à son électorat ?

Toujours est-il qu’après avoir traité d’intolérant­s tous ceux qui remettaien­t en question certains dogmes sur l’immigratio­n et la place de la religion dans l’espace public, le maire Labeaume revendique maintenant le droit de parler franchemen­t de ces sujets tabous. Ben coudonc ! Mieux vaut tard que jamais, comme dit l’autre.

LE MÉPRIS DU PEUPLE

Comme on pouvait s’y attendre, les « papes » de la bien-pensance tant critiquée par Régis Labeaume ont grimpé dans les rideaux en entendant leur ancien allié.

Mais, mais… qu’arrive-t-il au bon maire Labeaume ? Quelle vilaine mouche l’a piqué pour qu’il disjoncte de la sorte ?

Scandalisé par les propos de Labeaume (comme de ceux de Jean-François Lisée et de François Legault, qui vont dans le même sens), Alain Dubuc a écrit un texte hallucinan­t, hier.

Pour le chroniqueu­r de La Presse, ces discours « populistes » ne visent qu’à « séduire l’électorat du 450, du 819 ou du 418 ». Eh oui, messieurs-dames ! Il n’y a que les gens du 514 qui voient juste.

Les autres, qui vivent à Trois-Rivières, à Québec ou à Laval, sont des épais finis qui se font remplir comme des gourdes par des démagogues.

Après ça, l’élite se demande pourquoi le peuple ne l’écoute plus…

« La plupart des mépris ne valent que des mépris », écrivait Montesquie­u.

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PHOTO VINCENT LARIN Mario et Caroline sont épuisés par leur travail, les visites quotidienn­es à Maélie et la vie de leurs autres enfants. « Mais on le fait, car c’est ce qu’il faut faire », confie le père.
 ?? PHOTO VINCENT LARIN ?? La machine qui actionne le coeur de Berlin de Maélie fait près de cinq fois son poids. La jeune fille doit constammen­t y être rattachée, même quand elle se promène à vélo.
PHOTO VINCENT LARIN La machine qui actionne le coeur de Berlin de Maélie fait près de cinq fois son poids. La jeune fille doit constammen­t y être rattachée, même quand elle se promène à vélo.
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PHOTO VINCENT LARIN Maélie a appris à faire du vélo dans les couloirs de l’hôpital. Chaque jour, elle se balade sur son étage pendant une heure environ, à pied ou sur ses quatre roues.
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Quand l’élite méprise le peuple...
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