Les vignerons prient pour un mois de septembre ensoleillé
L’été pluvieux a retardé le mûrissement des raisins et reporté les vendanges
DUNHAM | Les météorologues prévoient du soleil dans les prochains jours et les vignerons québécois se croisent les doigts pour que les prévisions se concrétisent. L’été chaud et pluvieux qu’on a connu a contribué à la formation de raisins, mais le fruit tarde à mûrir.
« Rien n’est encore perdu, mais il faudra que septembre soit beau, résume le président du Vignoble de l’Orpailleur, à Dunham, dans les Cantons-de-l’Est, Charles-Henri de Coussergues, songeur. Nous avons besoin de soleil. Nous sommes une bonne semaine en retard sur les années passées. »
Le son de cloche est le même un peu partout dans la province. Les vendanges, qui commencent habituellement à la fin septembre, seront reportées en octobre afin de permettre aux raisins d’être plus sucrés, ce qui est essentiel à la fermentation.
La fenêtre de récolte rétrécit donc à vue d’oeil si l’on veut ramasser le raisin avant les périodes de gel. La bonne nouvelle, c’est que le froid a tendance à s’installer un peu plus tard depuis quelques années.
« Le mois de septembre est généralement plus sec et plus ensoleillé. La période sans gel s’allonge, on peut maintenant espérer qu’il n’y ait pas de gel avant la semaine du 20 octobre. Si les prochaines semaines sont belles, nous aurons une belle saison », explique le copropriétaire du vignoble Le Cep d’argent de Magog, Jean-Paul Scieur.
MOINS SUCRÉS
Et s’il continue à pleuvoir ? Les vignerons récolteront des raisins moins sucrés et moins acides que d’habitude, et ils devront le manipuler avant de le transformer en vin. Parmi les méthodes utilisées, certains ajoutent du sucre, alors que d’autres font des assemblages avec des vins d’années antérieures afin de faciliter la fermentation.
On devra également s’attendre à des vins ayant une alcoolémie moins élevée vu la grande quantité d’eau qui se trouve alors dans le raisin.
DE LA MOISISSURE
L’été pluvieux n’a pas fait que retarder le mûrissement du raisin, il a fait pourrir une partie des récoltes de certaines entreprises. C’est notamment le cas du vignoble Les Petits cailloux, situé à Saint-Paul-d’Abbotsford, en Montérégie, qui a dû se départir de près de 100 kg de raisin moisi.
« Il y en a toujours un peu. D’habitude on fait le ménage lors des récoltes, mais cette année, à cause des températures plus humides, il y en a eu beaucoup. On a dû faire le tour afin de s’assurer qu’ils ne contaminent pas les autres grappes », raconte le copropriétaire, Martin Lavertu.
Cela représente environ 1 % de la récolte habituelle des Petits cailloux. La perte n’est pas dramatique, mais M. Lavertu souhaite du soleil mur à mur afin d’éviter que d’autres maladies viennent abîmer sa récolte.