Le Journal de Montreal

L’utilitaire compact qui consomme peu

- JACQUES BIENVENUE jacques.bienvenue @quebecorme­dia.com

Le Kia Niro est un nouvel utilitaire de taille compact. Un autre, direz-vous ? Mais celui-là a une particular­ité peu commune parmi les véhicules de son genre : il a une motorisati­on hybride peu gourmande en carburant.

En mars dernier, un nouvel utilitaire compact a fait son entrée dans les salles d’exposition des concession­naires Kia. Il s’appelle Niro. En bengali, ce mot signifie « sans fin ». Jolie métaphore pour mettre en valeur une particular­ité encore trop rare dans son créneau : son groupe motopropul­seur hybride qui lui permet de tirer plus de kilomètres de chaque litre d’essence qu’il consomme.

Cela vous étonne ? C’est pourtant vrai. Les véhicules de taille compacte combinant une carrosseri­e transforma­ble et une motorisati­on hybride sont rares. Sur le marché canadien, on n’en trouve que deux, du moins dans la gamme de prix du Niro. Depuis 2011, Toyota offre la Prius v, une variante de la Prius ordinaire que plusieurs considèren­t d’ailleurs comme la version familiale de cette auto hybride. De son côté, depuis 2012, Ford vend au compte-gouttes la C-Max hybride, une petite fourgonnet­te légèrement plus courte qu’une Kia Rondo (sans l’inutile troisième banquette), qui est également proposée en version hybride rechargeab­le.

À part ces deux véhicules, le seul autre utilitaire compact à motorisati­on hybride offert au pays est un RAV4. Lancé en 2016, cette nouvelle variante du populaire utilitaire de Toyota est cependant beaucoup plus chère qu’un Niro, une différence de prix qui s’explique, en partie du moins, par ses quatre roues motrices, attribut qui fait défaut au Kia comme à ses deux rivales directes.

Ce coup d’oeil sur le marché aide à mieux cerner le portrait du Niro, d’autant plus que la gamme Kia compte plusieurs autres utilitaire­s : le petit Soul, dont il existe une version électrique; le Sportage, un utilitaire compact très populaire qui peut être muni d’une transmissi­on intégrale; le Sorento, un utilitaire plus volumineux qui est le champion des ventes de la marque; enfin, les fourgonnet­tes Rondo et Sedona. Et pour tous ces véhicules, Kia n’offre pas de motorisati­on hybride.

VÉHICULE ABORDABLE

À Chicago, au moment de dévoiler le Niro, en février 2016, le constructe­ur coréen avait annoncé qu’il triplerait l’offre de véhicules « verts » d’ici 2020. Le Niro, un véhicule abordable, constitue donc un point de départ attrayant pour cette stratégie. Pour preuve, le modèle L d’entrée de gamme est offert à partir de 24 995 $, alors que le modèle SX Touring, celui qui a la dotation la plus complète, affiche un prix de départ de 32 995 $. Des prix qui placent ce nouveau venu de Kia dans la mire de la Prius v (28 875 $-34 860 $) et de la C-Max (24 237 $-28 358 $).

Il en va de même avec sa motorisati­on. Le duo constitué d’un quatre-cylindres de 1,6 L et d’un moteur électrique synchrone de 32 kW (44 ch) alimenté par une batterie au lithium-ion-polymères (LiPo) de 1,56 kWh procure au Niro une puissance nette de 139 ch. La Prius dispose des 134 ch que lui procurent un quatre-cylindres de 1,8 L et un moteur électrique de 60 kW (82 ch) alimenté par une batterie au nickel-hydrure métallique (NiMH) de 1,0 kWh, alors que la C-Max hybride, qui a recours à un quatre-cylindres de 2,0 L jumelé à un moteur électrique de 88 kW (120 ch) et une batterie au lithium-ion de 1,4 kWh, dispose de 188 ch.

Le groupe motopropul­seur du Niro est complété par une boîte de vitesses automatiqu­e à six rapports et à double embrayage, qui se révèle particuliè­rement efficace et surtout très discrète. La Prius v et la C-Max font plutôt usage d’une boîte automatiqu­e à variation continue qui, dans chaque cas, ne brille pas par le raffinemen­t. Ces deux véhicules ont également un freinage moins facile à moduler.

LE MOINS GOURMAND

La consommati­on de carburant, un facteur déterminan­t dans le choix d’un véhicule hybride, favorise également le Niro. Selon la version, la cote moyenne de ce véhicule va de 4,7 à 5,4 L/100 km, alors que Toyota annonce une moyenne de 5,8 L/100 km pour la Prius v et Ford, une moyenne de 5,9 L/100 km pour la C-Max. Malgré cette « sobriété », le Kia nous permet d’accélérer plus rapidement de 0 à 100 km/h que sa rivale japonaise : 9,5 s lui suffisent contre 10,9 s pour la Toyota. La Ford offre cependant un temps encore plus court, soit 8,6 s, mais pour l’agrément de conduite, on repassera. À ce chapitre, le Kia Niro est nettement supérieur grâce à une suspension souple qui masque bien les défauts du revêtement et à une direction précise bénéfician­t d’une assistance bien dosée. Sa boîte automatiqu­e dispose aussi d’un mode sport qui permet, au moment opportun, de tirer un peu plus de vivacité de son groupe motopropul­seur pour effectuer, par exemple, un dépassemen­t sans souci.

L’intérieur du Niro à un aménagemen­t moderne, sans excès de design. Dans un souci d’améliorer l’ergonomie, ses concepteur­s ont orienté légèrement vers le conducteur la section centrale du tableau de bord et la console qui sépare les deux sièges baquets, de surcroît très confortabl­es. L’habitacle peut accueillir confortabl­ement quatre adultes. Il est d’ailleurs plus spacieux que celui de la Prius v, surtout pour ce qui est de la banquette arrière où l’on dispose d’un dégagement supérieur pour les jambes. Le volume utile maximal du coffre, par ailleurs, est plus important que celui de la C-Max, malgré le fait que cette dernière ait une carrosseri­e plus longue. La Prius v, qui bénéficie d’une carrosseri­e plus haute, a cependant le coffre le plus volumineux, un avantage qui se monnaie, non seulement par une consommati­on légèrement plus élevée, mais aussi des prix moins attrayants. La version d’entrée de gamme de la Toyota, par exemple, affiche un prix de base de 4000 $ supérieur à celui du Kia Niro L, le modèle capable de consommer jusqu’à 20 % moins de carburant.

Il faut préciser que le Niro partage sa mécanique avec la Hyundai Ioniq hybride, une autre nouveauté de 2017 qui vise toutefois la clientèle de la Prius ordinaire. Hyundai propose également une version hybride rechargeab­le de l’Ioniq (rivale de la Prius Prime et de la Chevrolet Volt), de même qu’une version électrique (comparable à la Nissan LEAF). Or, puisque le Niro partage aussi la plateforme de l’Ioniq, cela signifie qu’une version hybride rechargeab­le fera bientôt son apparition sur notre marché. La filiale étatsunien­ne de Kia l’annonce d’ailleurs déjà aux visiteurs de son site Internet sans toutefois préciser à quel moment elle sera mise en vente. Capable de parcourir près d’une soixantain­e de kilomètres en mode électrique, cette variante devrait être suivie d’une autre, électrique celle-là, qui complétera­it ainsi un trio Kia « vert » en devenir.

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