Dao sur les traces de Henderson
OTTAWA | Si le tableau principal des tournois de la LPGA regorge de drapeaux de la Corée du Sud, de la Thaïlande, de la Chine et des États-Unis, celui du Canada, et plus précisément celui du Québec, sera de plus en plus présent dans les prochaines années.
Non pas uniquement en raison des prouesses de Brooke Henderson, mais aussi de celles qui poussent derrière la vedette canadienne âgée de 19 ans. Celle-ci a donné la piqûre du golf aux jeunes filles partout au Canada, provoquant une véritable étincelle. Elle est aussi une source d’inspiration pour celles qui s’illustrent sur la scène nationale.
Le Québec ne fait surtout pas figure de négligé dans le développement des golfeuses. Après Maude-Aimée LeBlanc et Anne-Catherine Tanguay, il faut s’apprêter à entendre fréquemment le nom de Céleste Dao durant la prochaine décennie. À 16 ans, la golfeuse de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot est non seulement la championne junior québécoise, mais elle est aussi la championne des Jeux du Canada et quart de finaliste de l’Omnium américain junior.
« C’est une athlète d’exception. Son potentiel de développement ressemble un peu à celui de Brooke. Elle n’est évidemment pas encore rendue à son niveau », a observé l’entraîneur provincial Daniel Langevin en entrevue avec Le Journal lors de son passage à l’Omnium canadien féminin.
Sa présence à l’Omnium n’est pas une coïncidence. Langevin devait rencontrer les hautes instances de Golf Canada. Il compte dans ses rangs plusieurs golfeurs et golfeuses d’exception. Plusieurs jeunes âgés de 10 à 14 ans devraient émerger dans les 18 prochains mois.
LES POCHES PLEINES
La délégation québécoise est revenue des Jeux du Canada qui avaient lieu à Winnipeg il y a deux semaines avec les poches garnies de cinq médailles. Dao s’est couverte d’or chez les filles dans la compétition individuelle en plus de remporter le tournoi par équipes en compagnie de Brigitte Thibault et Sarah-Ève Rhéaume.
Et chez les garçons, Christopher Vandette et Louis-Alexandre Jobin-Colgan ont terminé sur les plus hautes marches du podium, récoltant respectivement l’or et l’argent. Avec leur coéquipier Antoine Roy, ils ont ensuite conquis l’or au tournoi par équipe.
Il faut à cela ajouter les exploits de Hugo Bernard et Joey Savoie dans les rondes finales au championnat amateur américain en Californie à la mi-août.
« J’imagine qu’on fait quelque chose de pas pire au Québec, s’est exclamé Langevin qui se préoccupe d’abord et avant tout du bien-être de ses athlètes. On travaille très fort pour les amener à leur plein potentiel. »
REGARD CHEZ LES ASIATIQUES
L’herbe n’est jamais plus verte chez le voisin, mais Langevin jette un coup d’oeil sur le développement des golfeuses asiatiques. Celles-ci dominent le classement mondial féminin. Elles sont sept dans le top 10. Henderson occupe justement le 10e échelon. Évidemment, le bassin de population est beaucoup plus grand qu’au Canada.
Avant de s’exiler majoritairement dans les universités américaines, elles sont déjà bien formées et entourées de leurs proches qui les accompagnent par la suite.
« La plupart des athlètes se développent dans un système mondial et choisissent ensuite leur endroit pour peaufiner leur technique, a fait valoir Langevin. Les bonnes athlètes passent par les États-Unis et c’est normal. Elles peuvent jouer avec les meilleures. »
Selon lui, le chemin des collèges américains n’est pas obligatoire. Selon de récentes études menées au Canada qu’il a consultées, les athlètes performent mieux quand ils restent dans un rayon de 80 km autour du nid familial.