Le Journal de Montreal

Un élève sur quatre jouait un rôle clair

- DOMINIQUE SCALI Le Journal de Montréal

Environ un élève sur quatre avait tendance à jouer un rôle clair dans les épisodes d’intimidati­on vécus dans les deux écoles secondaire­s sondées, que ce soit celui de victime, d’intimidate­ur ou de témoin complice.

Sur les 626 élèves questionné­s, 162 ont été identifiés par leurs pairs comme jouant un des cinq rôles particulie­rs que peut adopter un élève en contexte d’intimidati­on.

Certains élèves ont tendance à être intimidate­urs. Les renforçate­urs sont ceux qui observent activement ou qui encouragen­t les intimidate­urs. Les témoins passifs ont plutôt tendance à ne pas prendre parti ou à fuir la scène. Quant aux défenseurs, ce sont eux qui vont protéger la victime ou encore aller chercher de l’aide.

Dans l’échantillo­n de l’étude, les intimidate­urs étaient tous des garçons, alors que les défenseurs étaient presque toutes des filles.

PAS TOUJOURS CLAIR

Les 162 élèves que l’étude a recensés comme jouant un de ces rôles sont ceux qui ressortent du lot, explique Caroline Levasseur. C’est-à-dire qu’un nombre suffisant de leurs pairs les a désignés comme correspond­ant à un rôle précis.

« Les autres élèves ont probableme­nt tendance à adopter différente­s réactions, alors ils n’ont pas un [rôle] clair », explique la chercheuse.

Elle a d’ailleurs choisi de sonder des élèves de 3e secondaire parce qu’à cet âge, l’intimidati­on commence généraleme­nt à diminuer et les rôles, à se cristallis­er.

« Rendu là, si un élève continue à intimider, c’est souvent qu’il a des problèmes associés. Alors qu’en 1re secondaire, l’intimidati­on est perpétrée par un peu tout le monde », explique-t-elle.

Elle a donc pu comparer le raisonneme­nt moral des élèves en fonction des différents rôles adoptés.

Les défenseurs sont ceux qui sont les plus sensibles aux principes moraux qui condamnent l’intimidati­on. Les témoins, un peu moins. Et les intimidate­urs, encore moins.

Cette tendance était d’autant plus vraie dans les situations ambiguës.

En revanche, presque tous les élèves, indépendam­ment de leur rôle, condamnaie­nt les formes les plus graves d’intimidati­on, telles que les menaces, nuance Mme Levasseur.

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