Un élève sur quatre jouait un rôle clair
Environ un élève sur quatre avait tendance à jouer un rôle clair dans les épisodes d’intimidation vécus dans les deux écoles secondaires sondées, que ce soit celui de victime, d’intimidateur ou de témoin complice.
Sur les 626 élèves questionnés, 162 ont été identifiés par leurs pairs comme jouant un des cinq rôles particuliers que peut adopter un élève en contexte d’intimidation.
Certains élèves ont tendance à être intimidateurs. Les renforçateurs sont ceux qui observent activement ou qui encouragent les intimidateurs. Les témoins passifs ont plutôt tendance à ne pas prendre parti ou à fuir la scène. Quant aux défenseurs, ce sont eux qui vont protéger la victime ou encore aller chercher de l’aide.
Dans l’échantillon de l’étude, les intimidateurs étaient tous des garçons, alors que les défenseurs étaient presque toutes des filles.
PAS TOUJOURS CLAIR
Les 162 élèves que l’étude a recensés comme jouant un de ces rôles sont ceux qui ressortent du lot, explique Caroline Levasseur. C’est-à-dire qu’un nombre suffisant de leurs pairs les a désignés comme correspondant à un rôle précis.
« Les autres élèves ont probablement tendance à adopter différentes réactions, alors ils n’ont pas un [rôle] clair », explique la chercheuse.
Elle a d’ailleurs choisi de sonder des élèves de 3e secondaire parce qu’à cet âge, l’intimidation commence généralement à diminuer et les rôles, à se cristalliser.
« Rendu là, si un élève continue à intimider, c’est souvent qu’il a des problèmes associés. Alors qu’en 1re secondaire, l’intimidation est perpétrée par un peu tout le monde », explique-t-elle.
Elle a donc pu comparer le raisonnement moral des élèves en fonction des différents rôles adoptés.
Les défenseurs sont ceux qui sont les plus sensibles aux principes moraux qui condamnent l’intimidation. Les témoins, un peu moins. Et les intimidateurs, encore moins.
Cette tendance était d’autant plus vraie dans les situations ambiguës.
En revanche, presque tous les élèves, indépendamment de leur rôle, condamnaient les formes les plus graves d’intimidation, telles que les menaces, nuance Mme Levasseur.