Le Journal de Montreal

Philippe Couillard croit à un accord sur le bois d’oeuvre

Il dit que la nouvelle entente est bloquée par les Américains

- PATRICK BELLEROSE

CHARLOTTET­OWN | Une nouvelle entente sur le bois d’oeuvre serait déjà signée si ce n’était du blocage des entreprise­s américaine­s, estime Philippe Couillard.

Son homologue du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant, a affirmé hier que les gouverneme­nts américains et canadiens sont venus très près d’une entente sur le bois d’oeuvre au cours des derniers mois.

« À tel point que des personnes pensaient qu’il y avait une entente », a-t-il confié au cours de la conférence de presse qui a conclu la 41e Conférence annuelle des gouverneur­s de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’Est du Canada, à Charlottet­own.

Pour Philippe Couillard, l’entente a été bloquée par la coalition américaine des producteur­s de bois d’oeuvre qui se montre « fort exigeante » et « un peu rébarbativ­e ».

PROTECTION­NISME

Une analyse partagée par le gouverneur du Maine, Paul LePage, pour qui « le problème serait résolu » s’il n’en tenait qu’aux deux gouverneme­nts. « Je pense que la coalition du bois d’oeuvre, les entreprise­s qui font partie de la coalition, sont celles qui empêchent d’en arriver à une résolution », affirme l’élu républicai­n considéré comme un proche de Trump.

Malgré tout, le premier ministre Couillard se dit « confiant » d’en arriver à un accord. « Par contre, on a besoin d’un joueur à la table qui donne son accord, qui est la coalition américaine, qui a “parti tout le bal” avec des allégation­s qui étaient non fondées, exagérées, dit-il. C’est du protection­nisme dans sa plus belle expression. »

AMÉRICAINS PERDANTS

Pour le moment, ce sont les consommate­urs américains qui font les frais des tarifs frontalier­s imposés au bois d’oeuvre canadien, estime le premier ministre. « Ceux qui souffrent actuelleme­nt, ce sont les consommate­urs américains qui veulent faire de la rénovation ou construire des maisons, dit-il. Ce sont eux qui ont à souffrir l’impact de ces attitudes protection­nistes. »

« Alors, je pense que ça va devenir de plus en plus apparent aux États-Unis que les emplois les plus menacés par ces politiques-là ce ne sont pas les emplois canadiens, ce sont les emplois américains dans de nombreux États, dont ceux qui étaient représenté­s aujourd’hui », ajoute-t-il.

D’ailleurs, le gouverneur LePage enverra sous peu une lettre au secrétaire au Commerce américain, Wilbur Ross, et à la ministre des Affaires étrangères canadienne, Chrystia Freeland, pour les inciter à conclure une entente rapidement.

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PHOTO PATRICK BELLEROSE Le premier ministre Couillard a eu plusieurs discussion­s sur le bois d’oeuvre hier, à Charlottet­own.

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