Philippe Couillard croit à un accord sur le bois d’oeuvre
Il dit que la nouvelle entente est bloquée par les Américains
CHARLOTTETOWN | Une nouvelle entente sur le bois d’oeuvre serait déjà signée si ce n’était du blocage des entreprises américaines, estime Philippe Couillard.
Son homologue du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant, a affirmé hier que les gouvernements américains et canadiens sont venus très près d’une entente sur le bois d’oeuvre au cours des derniers mois.
« À tel point que des personnes pensaient qu’il y avait une entente », a-t-il confié au cours de la conférence de presse qui a conclu la 41e Conférence annuelle des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’Est du Canada, à Charlottetown.
Pour Philippe Couillard, l’entente a été bloquée par la coalition américaine des producteurs de bois d’oeuvre qui se montre « fort exigeante » et « un peu rébarbative ».
PROTECTIONNISME
Une analyse partagée par le gouverneur du Maine, Paul LePage, pour qui « le problème serait résolu » s’il n’en tenait qu’aux deux gouvernements. « Je pense que la coalition du bois d’oeuvre, les entreprises qui font partie de la coalition, sont celles qui empêchent d’en arriver à une résolution », affirme l’élu républicain considéré comme un proche de Trump.
Malgré tout, le premier ministre Couillard se dit « confiant » d’en arriver à un accord. « Par contre, on a besoin d’un joueur à la table qui donne son accord, qui est la coalition américaine, qui a “parti tout le bal” avec des allégations qui étaient non fondées, exagérées, dit-il. C’est du protectionnisme dans sa plus belle expression. »
AMÉRICAINS PERDANTS
Pour le moment, ce sont les consommateurs américains qui font les frais des tarifs frontaliers imposés au bois d’oeuvre canadien, estime le premier ministre. « Ceux qui souffrent actuellement, ce sont les consommateurs américains qui veulent faire de la rénovation ou construire des maisons, dit-il. Ce sont eux qui ont à souffrir l’impact de ces attitudes protectionnistes. »
« Alors, je pense que ça va devenir de plus en plus apparent aux États-Unis que les emplois les plus menacés par ces politiques-là ce ne sont pas les emplois canadiens, ce sont les emplois américains dans de nombreux États, dont ceux qui étaient représentés aujourd’hui », ajoute-t-il.
D’ailleurs, le gouverneur LePage enverra sous peu une lettre au secrétaire au Commerce américain, Wilbur Ross, et à la ministre des Affaires étrangères canadienne, Chrystia Freeland, pour les inciter à conclure une entente rapidement.