New York dit non à Bombardier
La multiplication des retards et les dépassements de coûts lui coûtent cher
La multiplication des retards et des dépassements de coûts chez Bombardier vient de lui coûter un autre contrat majeur, a appris Le Journal. Le fabricant de trains québécois est expulsé d’un appel d’offres de la Metropolitan Transportation Authority (MTA) de New York, évalué à 3,2 milliards de dollars US.
La MTA a décidé d’exclure Bombardier du processus d’appel d’offres pour la construction de 1175 à 1700 voitures de train R-211 pour son métro, révèle une note interne obtenue par Le Journal.
Benoît Brossoit, le nouveau président de Bombardier Transport pour les Amériques, ne passe pas par quatre chemins dans ce message acheminé à tout le personnel de l’entreprise. « Notre mauvaise performance et les retards importants [...] sur le projet des voitures R-179 ont scellé le sort de notre offre. Nos actions ont exacerbé un environnement de mobilité déjà difficile dans la ville de New York, et la décision de notre client démontre que le marché n’est plus disposé à accepter des retards dans la performance et à subir l’impact de nos manquements », écrit-il.
24 MOIS DE RETARD
Bombardier accuse en effet près de 24 mois de retard dans la construction de 300 voitures R-179, pour un autre segment du métro new-yorkais.
La flotte actuelle du métro de New York est tellement vieille et sujette aux pannes que la MTA a dû présenter en juin un plan en six points visant à moderniser le réseau. Ce plan spécifie que Bombardier devra accélérer la cadence de fabrication des voitures R-179.
DEPUIS 35 ANS
La décision de New York, de ne pas considérer l’offre de Bombardier, est significative, puisque la compagnie et la MTA entretiennent une relation d’affaires depuis près de 35 ans.
À ce jour, pas moins de 1900 voitures du métro de New York ont été construites par Bombardier, sans compter les 300 R-279 qui devaient être livrées à partir de 2015, mais qui n’ont toujours pas été reçues par la société de transport new-yorkaise.
RÉTABLIR SA CRÉDIBILITÉ
« Cet avertissement est un sérieux coup de semonce et nous devons y répondre en respectant nos promesses de livraison, en temps et sans excuses », insiste M. Brossoit dans sa note. « Il est primordial pour nous de rétablir notre crédibilité en tant que chef de file. » Bombardier n’a pas l’intention, pour l’instant, de procéder à des mises à pied à la suite de cette décision.
L’entreprise a confirmé les informations du Journal, se disant « extrêmement déçue ». Elle rappelle toutefois qu’elle a remporté des contrats d’envergure cette année, « en Europe et en Malaisie, parmi des clients existants qui ont confiance en [ses] produits et services ».