Un jeu truqué qui fait jaser
Nicolas Boulay a appelé un jeu contre Winnipeg sans consulter ses entraîneurs
Les Alouettes ont perdu quatre de leurs cinq derniers matchs et ce sont des petits détails qui ont fait la différence durant cette mauvaise séquence. On en a eu une autre preuve pendant la partie contre Winnipeg.
Il y a un jeu en particulier, survenu sur les unités spéciales, qui a suscité plusieurs réactions de la part des amateurs. Pour la première fois de la saison, les Montréalais ont tenté de surprendre l’adversaire avec une feinte de dégagement sur un troisième essai et trois verges à franchir. Ils étaient alors à leur propre ligne de 50.
Toutefois, les Blue Bombers ont flairé l’entourloupe et ont arrêté Nicolas Boulay qui s’était transformé en porteur de ballon. Par la suite, les visiteurs ont inscrit un touché qui les a placés en avant jusqu’à la fin du quatrième quart.
Après la rencontre, Jacques Chapdelaine a indiqué que le jeu avait été appelé par un de ses joueurs, sans l’accord des entraîneurs, mais il n’avait pas nommé le fautif. En faisant notre petite enquête, on a découvert que c’était Boulay qui était le coupable.
« Je n’étais pas heureux que ça arrive, a admis l’entraîneur-chef des Alouettes après la séance de son équipe hier midi. On avait la possibilité de se retrouver dans une bonne position sur le terrain.
« L’appel a été fait sur le terrain et il n’est pas venu des lignes de côté. Ça a mené à un jeu déplorable. Ça nous a coûté cher. »
Dans certaines équipes, il y a des vétérans qui ont le loisir d’appeler des stratégies dans des situations où l’adversaire présente une formation avantageuse. Toutefois, Boulay n’avait pas ce privilège quand il est passé à l’action.
« Les joueurs ont la liberté si nous décidons qu’ils l’ont, a ajouté Chapdelaine. Dans ce cas, il n’avait pas le feu vert. On a besoin de certains paramètres pour prendre ce genre de décision et il croyait les voir.
« Il a peut-être voulu sauter une étape. »
BOULAY PREND LE BLÂME
En plus de l’exécution qui n’était pas au rendez-vous, la communication a aussi fait défaut.
« Pendant le visionnement, c’est comme s’il n’y avait que trois joueurs qui étaient au courant de la stratégie », a ajouté Chapdelaine.
Rencontré par les médias hier, Boulay ne s’est pas défilé comme le font les vétérans dans une situation inconfortable.
« Je prends le blâme. C’est un jeu qu’on pouvait faire s’il était disponible, a indiqué l’un des capitaines des unités spéciales. On a eu un manque de communication entre les lignes arrière et avant, soit parce que nous étions dans le feu de l’action, soit en raison de la présence de plusieurs nouveaux joueurs.
« J’avais compris que je pouvais le courir s’il se présentait à nous. S’il avait fonctionné, je serais passé pour un héros, mais c’est le contraire qui s’est produit. Je crois que nous étions dans la bonne situation pour l’employer et c’est un jeu qu’on avait pratiqué pendant plusieurs semaines. »
Son audace lors du dernier match contre Winnipeg lui a valu une rétrogradation pour celui de cette semaine contre Ottawa. Au lieu d’être l’un des deux bloqueurs du botteur, l’ancien du Vert & Or de Sherbrooke se retrouve plutôt sur la ligne.
« On est des joueurs professionnels et il faut mettre cela derrière nous, a précisé Boulay. Je ne laisse pas cette situation m’affecter et je n’y pensais plus après le match. C’est réglé pour moi depuis notre rencontre d’équipe. »