Les égouts déversés dans le Saint-Laurent
Les organisateurs du Grand Splash ont eu du mal à fixer une date pour inviter les Montréalais à se jeter à l’eau cette année en raison des fortes pluies qui entraînent des rejets d’eaux usées récurrents dans le fleuve.
La qualité de l’eau de baignade, « c’est toujours en fonction des pluies, donc des surverses », indique Pierre Lussier, le directeur du Jour de la Terre et organisateur du Grand Splash, ce grand plongeon collectif annuel dans le Vieux-Port.
PAS DE PLUIE
Les surverses sont des débordements du système d’égout. Lors de fortes précipitations, certaines Villes incapables de gérer le trop-plein d’eau pluviale déversent leurs eaux usées dans les cours d’eau.
Le ministère de l’Environnement tolère le déversement d’eaux usées dans la nature lors de pluies importantes, mais il l’interdit en saison sèche.
Pour s’assurer une qualité de l’eau optimale, Pierre Lussier a donc dû attendre une période de trois jours sans pluie, d’où le choix du 11 août pour la tenue du Grand Splash. Le même jour, Le Journal effectuait sa tournée d’échantillonnage.
Compte tenu du temps sec, une surverse dans le secteur de Verdun n’aurait pas été tolérée par le ministère de l’Environnement.
La Ville n’a pas indiqué clairement si des débordements d’égout coïncidaient avec la pollution constatée à Verdun.
La porte-parole Gabrielle Fontaine-Giroux s’est contentée de déclarer que « la Ville de Montréal prévoit des travaux de rénovation des infrastructures situées en amont de la plage qui vont graduellement conduire à la réduction des débits de surverses ».
COMBIEN DE DÉBORDEMENTS ?
Combien de surverses ont eu lieu depuis ce printemps à Montréal ? Quelle quantité d’eaux usées a été déversée ? Où et quand exactement ?
Ces questions posées à la Ville restent sans réponses.
« La centrale d’épuration est au courant automatiquement quand il y a une surverse, mais l’information n’est pas transmise aux citoyens », critique Sylvain Ouellet, le porte-parole de l’opposition en matière d’environnement.