Le Journal de Montreal

Une pub de boisson dangereuse à l’UQAM

L’agenda remis à 40 000 étudiants vante Four Loko

- CARL VAILLANCOU­RT

Une publicité de la boisson alcoolisée Four Loko se trouve dans l’agenda quelques semaines après que l’UQÀM eut sensibilis­é ses étudiants sur les dangers de ce breuvage surnommé « perte de conscience ».

Four Loko est un alcool à 11,9 %, mais qui goûte la limonade en raison de son haut taux de sucre et des saveurs de fruit ajoutées, ce qui en facilite une plus grande consommati­on. Plusieurs cas d’hospitalis­ation ont été répertorié­s, et le produit est surnommé aux États-Unis « black-out in a can » (perte de conscience en canette).

Au point où l’UQAM a sensibilis­é, cet été, les associatio­ns étudiantes aux dangers de ce produit en vue des initiation­s qui se déroulent cette semaine.

Mais voilà qu’une publicité de Four Loko se trouve dans l’agenda de l’UQAM qui sera remis aux 40 000 étudiants.

« C’est un non-sens que l’UQAM fasse la promotion de cette boisson alcoolisée dangereuse pour la santé des étudiants et, d’un autre côté, qu’elle s’affiche comme associée au Partenaria­t en éducation postsecond­aire-Méfaits sur l’alcool (PEP-MA). C’est deux messages contradict­oires », a dénoncé le président de l’Associatio­n étudiante de l’École des Sciences de la Gestion (AéESG), Guillaume Valladon.

LA TROISIÈME GRATUITE

La publicité dans l’agenda indique que, à l’achat de deux canettes de 568 millilitre­s de Four Loko dans l’une des succursale­s Couche-Tard au Québec, une troisième canette sera donnée sur présentati­on d’un coupon détachable dans l’agenda de l’UQAM.

La porte-parole de CoucheTard, Karine Grandmont, a précisé que la publicité n’avait pas été payée par l’entreprise, mais que son logo y figurait seulement à titre de distribute­ur des produits Four Loko.

C’est un employé de l’UQAM, qui a préféré taire son nom, qui a manifesté son mécontente­ment quant à la promotion de la boisson alcoolisée dans l’agenda de l’Université sur son lieu de travail.

« J’ai été préoccupé par cette publicité. C’est encourager la consommati­on de cette boisson auprès des jeunes. Je trouve cela inquiétant comme parent », a-t-il expliqué.

LA FAUTE DE LA COOP

La porte-parole de l’UQAM, Jennifer Desrochers, a précisé que l’agenda n’est pas géré par l’Université, mais bien par un de ses partenaire­s, soit la COOP UQAM. L’Université a donc rejeté toute responsabi­lité dans cette affaire.

« C’est la COOP UQAM qui est en charge du placement publicitai­re dans l’agenda. Nous avons communiqué avec notre partenaire. Il s’est dit très sensible et mettra en place un plan d’action dans la production du prochain agenda, a-t-elle mentionné. Cette promotion n’est pas appropriée », a-t-elle dit.

La COOP UQAM n’a pas rendu les appels du Journal.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, CARL VAILLANCOU­RT ?? Le président de l’Associatio­n étudiante de l’École des sciences de la gestion, Guillaume Valladon, montre la publicité de Four Loko dans l’agenda remis aux étudiants de l’UQAM.
PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, CARL VAILLANCOU­RT Le président de l’Associatio­n étudiante de l’École des sciences de la gestion, Guillaume Valladon, montre la publicité de Four Loko dans l’agenda remis aux étudiants de l’UQAM.

Newspapers in French

Newspapers from Canada