Le Journal de Montreal

Détresse chez les sinistrés du printemps

- GENEVIÈVE QUESSY

POINTE-CALUMET | Des sinistrés des inondation­s du printemps dernier vivent à l’hôtel ou dans des roulottes depuis quatre mois. La détresse psychologi­que est grande et ils ne veulent pas être oubliés.

France Caron habite le boulevard Lachapelle, dans un secteur de Pointe-Calumet lourdement touché.

Comme plusieurs de ses voisins, elle attend toujours le rapport d’inspection du ministère de la Sécurité publique qui doit déterminer, selon l’ampleur des dommages évalués, si elle pourra réparer sa maison.

La semaine dernière, un fonctionna­ire lui a annoncé par téléphone que sa maison était considérée comme perte totale, ce qui commandera­it sa démolition et forcerait l’expropriat­ion.

« La municipali­té n’attendait que ça pour s’approprier nos terrains au coût de 1 $ et c’est ce qui est en train de se produire. Consciemme­nt ou non, le gouverneme­nt est entré dans leur jeu », dit Mme Caron.

Son voisin, François Grenier, a également appris par téléphone que sa résidence était perte totale.

« Attendez-vous à voir des gens rentrer à l’hôpital. Il va y avoir des cas de suicide. C’est notre vie, notre histoire, notre communauté qui est brisée », dit-il.

AIDE DE LA CROIX-ROUGE

Manon Chartrand et Francine Laporte hébergent leur amie Rolande Bibeau, de Deux-Montagnes. Chaque semaine, elles doivent se déplacer de Pointe-auxTremble­s à Laval pour obtenir l’aide financière de la Croix-Rouge.

« Ça nous fait plaisir de lui rendre ce service, mais c’est sûr que ça nous affecte. On est inquiète pour elle qui ne sait pas ce qui va lui arriver. Ce sont des changement­s difficiles pour une personne âgée, » dit Francine Laporte.

Heather Brown et Dave Byers de Deux-Montagnes s’attendent aussi à devoir démolir leur maison et à être expropriés.

« On n’a toujours pas de nouvelles, c’est inquiétant. Les fonctionna­ires nous disent qu’ils sont débordés à cause des tornades à Lachute et des réfugiés à Lacolle, et nous, on attend encore », dit Mme Brown.

Jacques Drewitz est coordonnat­eur du bureau de la Croix-Rouge à Laval. Une fois par semaine, il rencontre les gens afin d’évaluer leurs besoins et leur distribuer l’aide à laquelle ils ont droit.

« Quand on va sur le terrain, on constate beaucoup de détresse. Il y a des gens qui vivent dans des tentes à côté de leurs maisons, sans eau, avec des raccordeme­nts électrique­s précaires. Les gens sont très affectés par ce qu’ils ont vécu. »

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