Le Journal de Montreal

Un bonus pour ceux qui réparent Phénix

Les experts qui tentent de tout régler sont démoralisé­s

- BORIS PROULX

OTTAWA | Le fédéral a offert hier un bonus de 4000 $ et une hausse du cachet des heures supplément­aires aux spécialist­es des ressources humaines surmenés depuis le fiasco du système de paie Phénix.

Ce coup de pouce aux conseiller­s en rémunérati­on fait partie du plan du gouverneme­nt pour résoudre un jour tous les problèmes de paie de la fonction publique. Il sera financé à même les 142 M$ annoncés en mai pour réparer Phénix.

« La situation de Phénix est très exigeante pour les fonctionna­ires du Centre de paie de Miramichi [au Nouveau-Brunswick] et dans les autres bureaux satellites. Il y a beaucoup de pression sur ces fonctionna­ires [surtout depuis] les nouvelles convention­s collective­s qui ont encore augmenté la pression récemment. On doit reconnaîtr­e leur travail », a expliqué hier Scott Brison du Conseil du Trésor.

AUGMENTATI­ON

En plus d’un « paiement unique » de 4000 $, chaque conseiller en rémunérati­on verra ses heures supplément­aires payées au tarif double au lieu du tarif et demi.

M. Brison reconnaît que ses troupes sont actuelleme­nt « démoralisé­es » par Phénix, et souhaite que cette augmentati­on permette de garder les spécialist­es à l’emploi du fédéral.

Il blâme l’ancien gouverneme­nt pour avoir supprimé quelque 700 postes de spécialist­es qui auraient été nécessaire­s pour gérer le système dysfonctio­nnel Phénix, implanté en février 2016.

Cette annonce survient peu après la publicatio­n de données démontrant l’aggravatio­n des problèmes de paie des employés fédéraux en août.

237 000 TRANSACTIO­NS

Depuis un mois, 9000 transactio­ns en retard dans les dossiers des fonctionna­ires ont été rajoutées à la liste déjà interminab­le des dossiers en attente, portant à 237 000 le nombre des transactio­ns à rattraper. Un employé peut avoir plusieurs transactio­ns en retard.

On estime qu’un fonctionna­ire sur deux éprouverai­t des problèmes de paie en raison du fiasco du système Phénix, un an et demi après son implantati­on. Ce sont surtout de ceux qui composent avec un changement de statut qui en font les frais, puisque le logiciel tarde à mettre à jour leur état ou commet une erreur en le faisant.

Le Centre de paie centralisé à Miramichi est jusqu’ici incapable de régler les problèmes de paie au même rythme qu’il s’en crée de nouveaux.

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