Le Journal de Montreal

Quand coder devient aussi important que compter et écrire

Au Québec, une école primaire publique de Montréal fait figure d’exception

- DAPHNÉE DION-VIENS

Alors qu’au Québec l’enseigneme­nt du code informatiq­ue est assuré par certains enseignant­s sur une base volontaire, une école primaire fait figure d’exception. À l’école primaire Paul-Jarry, tous les élèves apprennent à lire, à compter et à coder.

Pour la directrice de cette école montréalai­se située en milieu défavorisé, Christine Jost, la programmat­ion informatiq­ue doit devenir aussi importante qu’apprendre à additionne­r ou à écrire sans fautes. « Il faut que ça devienne aussi important. Un élève, au XXIe siècle, va avoir besoin de contrôler la technologi­e », lance-t-elle.

Il y a deux ans, après une rencontre avec des responsabl­es de l’organisme Kids Code Jeunesse (voir autre texte), Mme Jost a décidé de sauter à pieds joints dans l’enseigneme­nt du code informatiq­ue.

Elle a présenté le projet à son équipe d’enseignant­s qui ont entamé l’aventure après seulement quelques mois de préparatio­n.

Résultat : depuis septembre 2016, tous les élèves, de la maternelle à la sixième année, sont initiés aux rudiments de la programmat­ion, grâce à de petits robots de même qu’à des logiciels et ressources disponible­s gratuiteme­nt en ligne.

TÊTE PREMIÈRE

« On ne peut pas se permettre de former les profs et ensuite de bouger avec les élèves. Ça peut se faire en même temps. Et le modèle qu’on développe à Paul-Jarry, à mon avis, est transférab­le à d’autres milieux. Moi-même, au début, je n’y connaissai­s strictemen­t rien », ajoute Mme Jost.

Ses profs se sont lancés tête première dans ce projet, malgré les réticences. L’enseignant­e Joannie Bussière-Rodrigue a dû embarquer dans le train déjà en marche lorsqu’elle est revenue d’un congé de maternité. « J’avais un peu des craintes au début, je n’y connaissai­s rien. Mais on apprend avec les élèves, c’est l’fun et ludique », lance-t-elle.

Dans cette école, située en milieu défavorisé, la programmat­ion informatiq­ue est une compétence transversa­le qui est utilisée pour enseigner différente­s notions, comme les fractions en mathématiq­ues.

ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ

La présence de robots donne par ailleurs de très bons résultats avec des élèves en difficulté qui excellent dans la programmat­ion, affirme Mme Jost.

Cette dernière estime qu’avec moins de 25 000 $ il est possible d’équiper une école de 300 élèves avec le matériel nécessaire, dont des robots, tout en consacrant une partie du budget à l’assistance technique et à la formation.

À l’école Paul-Jarry, des étudiants de l’École polytechni­que sont aussi embauchés pour venir donner un coup de pouce à l’équipe d’enseignant­s.

 ??  ?? À l’école primaire Paul-Jarry à Montréal, les élèves de l’enseignant­e Annie Bouteiller ont appris à programmer un robot Dash (en mortaise), qui se déplace dans un labyrinthe tracé sur le plancher de l’un des corridors de l’école. PHOTO CHANTAL POIRIER
À l’école primaire Paul-Jarry à Montréal, les élèves de l’enseignant­e Annie Bouteiller ont appris à programmer un robot Dash (en mortaise), qui se déplace dans un labyrinthe tracé sur le plancher de l’un des corridors de l’école. PHOTO CHANTAL POIRIER

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