Le Journal de Montreal

L’impôt coule à flots à Québec

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

En l’espace de seulement deux mois, le gouverneme­nt Couillard est venu chercher dans les poches des contribuab­les près de 600 millions de dollars de plus que l’an dernier en impôts, taxes et cotisation­s.

C’est en raison de la solide croissance économique que le nouvel exercice financier 2017-18 du ministre des Finances Carlos Leitao débute sur les chapeaux de roues.

À tel point que le ministre se retrouve avec un étonnant surplus financier, et ce, après seulement les deux premiers mois du nouvel exercice, soit avril et mai. C’est de loin son meilleur début d’exercice financier depuis l’arrivée au pouvoir du gouverneme­nt Couillard. Ce qui n’est pas peu dire quand on pense que lors des deux dernières années financière­s, il avait enregistré de gros surplus de plusieurs milliards de dollars.

Lors des deux premiers mois, la croissance des revenus a largement dépassé l’augmentati­on des dépenses gouverneme­ntales. Alors que les revenus de l’État grimpaient de 6,9 %, la croissance des dépenses était quatre fois moindre, soit 1,7 %.

IMPÔTS, TAXES, ETC.

Voici la répartitio­n des hausses de taxes et d’impôts : √ Impôt sur le revenu des particulie­rs : 206 millions $ (6,9 %) √ Impôts des sociétés :

144 millions $ (20,5 %) √ Taxes à la consommati­on :

104 millions $ (3,2 %) √ Cotisation­s pour les services de

santé : 114 millions $ (10,7 %) √ Autres sources : 25 millions $ (7,6 %)

Au chapitre des revenus tirés des entreprise­s du gouverneme­nt (Hydro-Québec, SAQ, Loto-Québec, Investisse­ment Québec), l’augmentati­on s’élève à 62 millions $ (+9,6 %).

Pour les deux premiers mois de l’exercice 2017-18, les recettes encaissées à même les transferts fédéraux ont augmenté de 179 millions $, soit 5,9 %. Fait à noter : alors que les revenus de péréquatio­n enregistra­ient une hausse de 10,5 %, les autres transferts fédéraux (pour la santé, l’enseigneme­nt postsecond­aire, les programmes sociaux, etc.) restaient au beau fixe, ou presque.

DÉPENSES

Pendant que la solide croissance économique contribuai­t à hausser les revenus du gouverneme­nt québécois, celui-ci réussissai­t à limiter la hausse de ses dépenses à seulement 1,7 %.

Et sur les cinq grandes missions gouverneme­ntales, deux ont même subi des diminution­s de dépenses, soit le « soutien aux personnes et aux familles » (-2,2 %) et « l’économie et environnem­ent » (-1,4 %).

C’est la mission « gouverne et justice » qui a bénéficié de la plus forte hausse des dépenses (+15,6 %). Cette mission couvre les dépenses de la Justice, de la Sécurité publique, de l’Assemblée nationale, du Conseil du trésor et du Comité exécutif.

La mission « santé et services sociaux » a vu ses dépenses croître de 3,9 %.

Là où le ministre des Finances réussit à bien s’en sortir, c’est au chapitre du service de la dette. En raison de la faiblesse des taux d’intérêt, il a économisé, par rapport à l’an passé, des frais d’intérêt de 117 millions $ sur les emprunts gouverneme­ntaux.

C’est de loin son meilleur début d’exercice financier depuis l’arrivée au pouvoir du gouverneme­nt Couillard

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