Un ministre israélien dénonce les colonies « sauvages »
Le ministre de la Défense vient ainsi contredire le chef du gouvernement, Benjamin Netanyahou
JÉRuSALEM | (AFP) Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a dénoncé, hier, les colonies « sauvages » construites en Cisjordanie occupée, contredisant ainsi apparemment les propos du premier ministre, Benjamin Netanyahou, qui a exclu la veille tout démantèlement de colonies.
Israël fait une distinction entre les colonies reconnues — ayant obtenu les autorisations nécessaires, notamment du ministère de la Défense — et celles « sauvages » — érigées par des colons, sans permis. Mais la Cisjordanie est un territoire occupé par l’État hébreu depuis 1967 et, au regard du droit international, toutes les colonies sont illégales.
Cité par la radio militaire, M. Lieberman a estimé devant des journalistes que les implantations sauvages « ont provoqué d’importants dégâts pour la colonisation ».
Lundi, M. Netanyahou avait en revanche laissé entendre que les colonies étaient légitimes, sans établir de différence entre celles « légales » ou « sauvages ».
« C’est notre terre. Nous sommes revenus ici [en Cisjordanie] pour rester pour de bon. On ne déracinera plus d’implantation sur la terre d’Israël », a prévenu le premier ministre lors d’un discours tenu dans une colonie de Cisjordanie.
« ILLÉGALES »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en visite à Ramallah, en Cisjordanie, a pour sa part répété, hier, que la colonisation, c’est-à-dire les implantations civiles israéliennes en territoires occupés, était « illégale » au regard du droit international et constituait « un obstacle majeur » dans la recherche de la paix.
M. Lieberman a également dénoncé une loi soutenue par le gouvernement permettant à Israël de s’approprier en Cisjordanie occupée des centaines d’hectares appartenant à des propriétaires privés palestiniens afin de légaliser des colonies « sauvages ». Ce texte a été gelé par la Cour suprême le 18 août.
Selon lui, cette loi permettrait de légaliser a posteriori 2000 maisons et bâtiments construits sur des terrains palestiniens, mais également « 10000 maisons » construites illégalement par des Palestiniens.