Les radars photo reprennent du service dans la province
Un jugement avait paralysé le système depuis le mois de novembre 2016
QUÉBEC | Grâce au travail de ses juristes ces derniers mois, Québec prévoit relancer sous peu l’émission de constats d’infraction par radars photo, prévient le ministre des Transports Laurent Lessard.
Paralysés depuis novembre 2016 à la suite d’un jugement rendant la « preuve par ouïdire illégale et inadmissible », les radars photo vont reprendre leur rythme de croisière, assure le ministre Lessard.
« Les radars sont là pour rester », a-t-il juré.
« Je dis à tout le monde que, si vous passez près d’un radar photo, ne pensez pas que parce qu’il y a eu un ralentissement vous n’allez pas vous faire prendre. Levez le pied », a lancé Laurent Lessard en marge d’une conférence de presse, hier.
Le ministre a soutenu que ses collègues au ministère de la Justice avaient « revu la procédure » et qu’ils avaient « recommencé à faire des présentations de preuve », sans fournir d’indications claires sur la nature de ces changements.
CONTESTER
Selon ce que Le Journal a pu apprendre, les juristes de l’État ont travaillé durant plusieurs mois afin d’identifier des avenues pour qu’il soit plus difficile de contester les infractions émises par radars photo. Le travail serait maintenant terminé et des changements réglementaires pourraient être en vigueur prochainement.
Le nombre de vérifications des appareils sera alors augmenté, notamment pour éviter la preuve par « ouï-dire », mise à mal par la décision du juge Cimon en novembre 2016. Comme l’avait révélé Le Journal, le nombre de constats d’infraction émis par radars photo a chuté drastiquement depuis cette décision, passant de 42 000 en novembre 2016 à seulement 269 en juin 2017.
« Maintenant, ça débloque », a toutefois répété le ministre, rappelant que les radars photo avaient engrangé 25 M$ dans les coffres de l’État l’an dernier.
APPEL À PROJETS
D’autre part, le ministre s’est engagé à verser 30 M$ dans différentes initiatives visant à améliorer la sécurité aux abords des routes. Un appel à projets est lancé afin de permettre aux citoyens, organismes et municipalités de soumettre leurs propositions.
L’enveloppe provient directement de la somme de 110 millions $ générée par les radars photo depuis leur implantation. « Le but, ce n’est pas d’enrichir le gouvernement, c’est de retourner l’argent aux usagers », a-t-il dit. — Avec la collaboration de
Dominique Lelièvre