Trois heures d’angoisse dans l’autobus scolaire
Deux fillettes de 7 et 10 ans ont fait les frais de la confusion de la rentrée
Deux écolières de Montréal sortent traumatisées de leur rentrée après avoir passé trois heures dans un bus scolaire mercredi. Pendant ce temps, la confusion était telle que leur mère ne savait plus où se trouvaient ses filles.
« Ma plus grande s’est réveillée à 2 h 30 en disant que plus jamais elle ne voulait prendre l’autobus. Ça les a traumatisées », soupire Emmanuelle Porlier.
Ses filles Heidi et Roxanne McKeon, 10 et 7 ans, vont à l’école Edward Murphy, dans le quartier Mercier. Mme Porlier est allée les reconduire en voiture pour la rentrée du matin, mercredi. Mais pour le retour à la maison, elles devaient prendre l’autobus scolaire pour la première fois de l’année. Elles sont donc montées dans l’autobus 267, comme elles le faisaient l’an dernier.
Or, le chauffeur d’autobus a continué son chemin lorsqu’il est passé près de leur arrêt. « Je lui disais : “Monsieur, arrêtez !” », relate Heidi, qui soutient avoir été pratiquement ignorée par le chauffeur pendant trois heures.
Durant ce temps, Mme Porlier dit avoir attendu une heure au coin de la rue, sans comprendre ce qui se passait. Elle a donc appelé la compagnie de transport scolaire Transco. On lui a alors indiqué que l’autobus allait déposer ses filles à l’école Michelangelo de Rivière-des-Prairires, à 15 kilomètres de chez elle, explique-t-elle.
PANIQUE
« J’ai appelé à [cette] école et je leur ai dit : “Je m’en viens, gardez mes filles à la réception”. » Mais une fois arrivée, la directrice l’a informée que l’autobus en question était vide.
« J’étais en panique. J’avais mal au coeur, mal à la tête. Je me disais : “Ça y est. Elles ont été kidnappées”. »
Après un second appel à Transco, on l’a informée que le bon véhicule, celui dans lequel se trouvaient ses filles, était toujours dans Hochelaga-Maisonneuve. Elle a donc pu les récupérer au siège social de la compagnie à la fin de la tournée.
« J’ai tellement eu peur qu’hier soir [mercredi] j’ai pleuré dans mon lit, avoue Heidi. Ça tournait dans ma tête. C’était rendu l’autobus du démon. »
La commission scolaire English Montreal attribue l’incident au fait que les fillettes n’avaient pas leur passe d’autobus et que leur arrêt était inexistant sur le circuit. Un enseignant les a donc laissées monter par erreur dans le véhicule. Quant au conducteur, il ne pouvait les laisser descendre pour des raisons de sécurité, explique le porte-parole Michael Cohen.
Or, Mme Porlier affirme avoir fait la demande pour les passes, mais ne les avoir jamais reçues par la poste en raison d’une erreur de l’école dans son adresse. « N’ayant rien reçu il y a deux semaines, je me suis rendue à l’école et j’ai demandé si l’arrêt était toujours au même endroit et on m’a dit oui », raconte-t-elle.
ENQUÊTE LANCÉE
De son côté, la compagnie Transco s’excuse et dit être consciente de l’anxiété vécue par les parents.
« Les enfants n’ont jamais été en danger et le chauffeur était toujours en communication avec l’équipe de répartition, qui, elle, était en contact avec le parent. » Une enquête a également été lancée, indique Laurie Henner, de Transco.
« Il y a eu de la confusion de la part de toutes les parties. Nous aurons des discussions avec Transco pour assurer une meilleure communication », ajoute M. Cohen.