Le Journal de Montreal

Volks ne lui rembourse pas son auto, car sa femme est morte

L’entreprise est empêtrée dans un scandale pour avoir trafiqué les tests antipollut­ion

- MAGALIE LAPOINTE

COWANSVILL­E | Un homme de 71 ans atteint d’un cancer incurable se bat depuis quatre mois pour se faire rembourser sa Volkswagen dans le cadre du règlement sur le Dieselgate. On refuse parce que sa femme est morte depuis deux ans.

Jacques Pépin, 71 ans, et sa femme Jacqueline Lamy se sont acheté une New Beetle Diesel en décembre 2013 au coût de 29 000 $. Le véhicule était alors au nom de Mme Lamy. Or, le 18 mars 2015, celle-ci est décédée. À peine quelques semaines plus tard, M. Pépin était devenu officielle­ment propriétai­re du véhicule.

Mais voilà qu’en septembre 2015 éclate le plus gros scandale de l’histoire de Volkswagen, qui a faussé les tests antipollut­ion sur 11 millions de véhicules vendus, dont celui de M. Pépin.

Un jugement rendu en avril 2017 oblige la compagnie à rembourser les véhicules au Québec. M. Pépin tente donc depuis de prendre un arrangemen­t avec Ricepoint, qui a été mandatée par la cour pour régler les dossiers des clients de Volkswagen.

Selon M. Pépin, on a toujours refusé de le rembourser. Ricepoint ne cesse de lui répéter que la voiture est au nom de sa femme et que c’est elle qui doit faire les démarches. M. Pépin s’est choqué il y a deux semaines. Ricepoint lui a alors demandé de fournir un historique du véhicule et le certificat de décès de son épouse.

« AUCUN SENS »

« Ma femme est décédée il y a deux ans. Ça n’a aucun sens. En plus, la voiture est à mon nom depuis deux ans. Que veulent-ils de plus? » se demande M. Pépin.

Jacques Pépin a envoyé tous les documents exigés par le Programme de règlement concernant les émissions des Volkswagen/Audi TDI de 2,0 litres au Canada, dont le certificat d’immatricul­ation, qui est à son nom.

« Les voitures ont été rappelées. Elles sont trop polluantes. Le véhicule est à mon nom. Pendant leur niaisage, je dois continuer de payer pour l’entretien et les plaques d’un véhicule qui doit être racheté », s’est plaint monsieur Pépin.

Ricepoint a renvoyé Le Journal à Volkswagen, qui a rejeté la responsabi­lité.

Selon la directrice du service à la clientèle chez Volkswagen Canada, Caroline Pellerin, l’administra­teur des réclamatio­ns (RicePoint) pourrait demander de fournir des documents supplément­aires.

Le propriétai­re a hâte de tourner la page. Entre-temps, il a peur de retourner à la SAAQ pour demander l’historique des propriétai­res, alors qu’il n’y a eu aucune vente de voiture.

« C’est de la bullshit. Ça fait dur. C’est une multinatio­nale. S’il me restait des paiements à faire je les aurais arrêtés, mais là je n’ai aucun recours, ma voiture est payée », conclut celui qui craint de ne jamais voir la couleur de cet argent.

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PHOTO COURTOISIE La New Beattle 2013 que M. Pépin continue d’entretenir alors qu’un jugement ordonne à Volkswagen de la reprendre en raison des tests antipollut­ion trafiqués.
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JACQUES PÉPIN Client

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