Une première victoire contre les Frères maristes
SAINT-HYACINTHE | Les présumées victimes d’agressions sexuelles de Frères maristes qui seraient survenues dans les années 1970 et 1980 viennent de remporter une première manche alors que leur demande en recours collectif a été acceptée.
Selon la requête déposée en septembre 2014, les abus sexuels se seraient déroulés sur une période de 16 ans entre 1970 et 1986 au Patro Lokal, à Saint-Hyacinthe. Ce centre d’hébergement pour les adolescents démunis de 12 à 17 ans était géré par les Frères maristes à cette époque.
Cinq membres de la congrégation religieuse sont visés dans la requête déposée. On les accuse d’avoir commis des gestes à caractère sexuel sur des mineurs au moment où ils étaient responsables du Patro Lokal.
AU CRIMINEL
Les frères Daniel Cournoyer et JeanNöel Bergeron ainsi que l’ex-religieux Réjean Trudel font aussi face à des accusations criminelles pour avoir commis des gestes de nature sexuelle. Ils connaîtront leur jugement d’ici la fin octobre au palais de justice de Saint-Hyacinthe.
Lors du procès criminel au début juin, une des présumées victimes a affirmé avoir reçu 215 000 $ de la communauté religieuse pour garder le silence.
La juge de la Cour supérieure du Québec France Dulude a accueilli favorablement la demande du recours collectif qui pourrait rapporter 400000 $ à chaque plaignant, si la congrégation est reconnue coupable lors du jugement.
Une décision qui a une saveur de gain pour le regroupement des 11 plaignants qui demandent 4,4 millions $.
« C’est une première victoire très satisfaisante. Ça nous donne bon espoir d’avoir enfin justice pour les sévices qu’on a vécus », dit l’une des présumées victimes.
100 VICTIMES POTENTIELLES
Me Manon Lavoie, qui représente le regroupement des présumées victimes du Patro Lokal, a bon espoir que le nombre de plaignants inscrits au recours collectif augmente.
« Au total, ce sont plus de 100 personnes qui pourraient s’ajouter, puisque ce sont tous les visiteurs du Patro Lokal entre 1970 et 1986 et qui ont été victimes qui sont admissibles à ce recours », a expliqué Me Manon Lavoie.
Toutefois, la défense pourrait porter le jugement de la juge France Dulude en appel avant le 10 septembre.
Joint par Le Journal, Me Réjean Lavoie, qui représente les Frères maristes, n’a pas dévoilé ses intentions.