Le Journal de Montreal

Lisée ouvert aux réformes sur la langue

Il refuse néanmoins d’imposer la loi 101 aux cégeps

- PATRICK BELLEROSE

SAINT-EUSTACHE | À une semaine du congrès du Parti québécois, Jean-François Lisée se montre ouvert à bonifier son plan de défense de la langue française.

Le chef péquiste maintient son opposition à l’applicatio­n de la loi 101 aux cégeps, mais se dit « ouvert sur autres choses ». Il invite les militants à proposer des amendement­s. « La liste n’est pas fermée », a-t-il affirmé à la clôture du caucus présession­nel de sa formation politique à Saint-Eustache.

Jean-François Lisée veut faire retirer du programme de son parti l’interdicti­on pour un francophon­e de fréquenter un cégep anglophone, mais la propositio­n rencontre de la résistance de certains militants.

En contrepart­ie, M. Lisée propose notamment qu’un gouverneme­nt péquiste soumette les entreprise­s comptant de 25 à 49 employés à la Charte de la langue française. Les immigrants devraient aussi maîtriser le français avant leur arrivée au Québec.

« VOIE DE PASSAGE »

« Je sais que si on allait au vote [pour imposer] la loi 101 au cégep, ce serait battu. Parce que 75 % des comtés ont appuyé la position de l’exécutif du parti et 75 % des congrès régionaux l’ont adoptée, soulignet-il. Donc, on connaît déjà le score. Mais plutôt que de faire ça, est-ce qu’on peut trouver un point d’équilibre ? »

La main tendue de Lisée semble bien reçue parmi ses détracteur­s. L’hiver dernier, le président de la circonscri­ption de Beauharnoi­s, Marc Laviolette, était parmi ceux qui déploraien­t l’attitude « bon-ententiste » de son nouveau chef sur la question de la langue. Aujourd’hui, le bouillant militant semble beaucoup plus serein et affirme travailler avec son chef à trouver « une voie de passage » afin de retenir les jeunes dans le réseau francophon­e.

RÉFÉRENDUM

S’il anticipe un débat sur la langue, Lisée estime que les militants acceptent sa propositio­n de reporter un référendum sur la souveraine­té à un second mandat. « Les gens ont vraiment intégré que la meilleure façon de faire l’indépendan­ce du Québec, c’est d’abord de chasser les libéraux et ensuite réussir l’indépendan­ce », dit-il.

« C’est au-delà de mes espérances. Le niveau de maturité et d’unité du Parti québécois, de ses membres et délégués, est remarquabl­e », assure M. Lisée.

Le congrès du PQ, qui se déroulera du 8 au 10 septembre à Montréal, sera aussi l’occasion pour Jean-François Lisée de se soumettre à un vote de confiance des militants, moins d’un an après son élection à titre de chef de la formation.

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