Le Journal de Montreal

LA PRESSION DU WEB

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Pression au travail, à la maison, de la part des proches, et maintenant sur les réseaux sociaux : depuis la naissance de son garçon, Alexandra Takech fait des pieds et des mains afin de répondre aux « exigences » de la société dans sa quête de la maman parfaite.

Cette mère de famille de Québec a donné naissance à son garçon, il y a deux ans.

Bien avant qu’il ne voie le jour, elle s’inspirait de ce qu’elle trouvait sur le web pour se forger une idée préconçue de ce que serait son nouveau rôle de maman.

« Je regardais les suggestion­s d’activités éducatives à faire avec son enfant, mais le mien n’est pas très bricolage, alors ç’a été un deuil à faire. Il est plus moteur, dit la mère âgée de 33 ans. Ça peut te donner des idées, mais ce n’est pas toujours la réalité. »

STRESS ET CULPABILIT­É

Pour expliquer une partie du stress qu’elle ressent, Mme Takech pointe du doigt cette pression virtuelle qui s’ingère désormais dans la vie des mères.

« Je me mettais de la pression et je me disais : “elle passe full de temps avec ses enfants, elle a l’air full heureuse, elle a une vie de rêve”. On est tellement dans un monde où tout est projeté. Il y a vraiment une culture qu’il faut inscrire nos enfants à 10 000 choses. Mais où est passé notre temps de qualité ? »

L’ARNAQUE TRAVAIL-FAMILLE

À travers un sentiment de culpabilit­é persistant, Mme Takech tente de concilier le travail et la famille du mieux qu’elle le peut.

Si son employeur a mis en place des mesures favorisant cette articulati­on, elle croit néanmoins qu’il subsiste une pression de « livrer la marchandis­e ».

« Une mauvaise journée, j’appelle ça l’arnaque travail-famille, et d’autres, la culpabilit­é travail-famille », blague celle qui « profite » de ses heures de dîner pour aller faire des courses afin d’alléger son horaire, alors qu’elle avoue frôler « la crise d’anxiété » certains jours.

« Je me suis déjà cachée sous mon bureau pour ne pas qu’on me voie pleurer, dit-elle. Je dois cesser de tout prendre personnel et de culpabilis­er, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. »

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PHOTO SIMON CLARK Alexandra Takech a inventé une expression : la culpabilit­é travail-famille...

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