Le Journal de Montreal

D’une famille à l’autre

- ANNIE HOGUE

On souhaitera­it que tous les enfants puissent grandir et s’épanouir dans une famille aimante. Qu’ils ne connaissen­t jamais la peur, la maladie, la honte. Malheureus­ement, la réalité est plus cruelle. Celle d’Olivier appartient à une catégorie à part. Son histoire troublante nous est racontée par la plume de Serge Boucher.

La série Olivier, c’est la vie de Josélito Michaud, du moins en partie. C’est l’histoire d’un enfant qui a vécu des choses qui s’apparenten­t à ce que Josélito et les enfants qu’il a connus en famille d’accueil ont vécu. « Il y a aussi une certaine part de fiction, puisque j’ai laissé carte blanche à Serge Boucher pour écrire la série. Il avait toute la latitude pour écrire les dialogues, et je lui faisais entièremen­t confiance, car il a un talent exceptionn­el. Étonnammen­t, tout est très près de la réalité », reconnaît Josélito.

L’ADOPTION

Dans le Québec des années 1960, l’adoption était un phénomène répandu. Et Olivier (Anthony Bouchard et Thomas Derasp-Verge) fait partie de ces enfants mis en adoption par leur mère biologique. On suit Olivier dès sa naissance, et on découvre très vite que le petit garçon a une vie difficile. Pourtant, à travers les épreuves, et avec les années qui passent, le regard lumineux du jeune Olivier et son amour pour la vie perdurent. « C’est très particulie­r de voir l’adaptation de quelque chose que tu as vécu. J’en parle sur le vif, car je viens tout juste de voir le premier épisode et je suis très ému… Ce que j’aime, c’est que la série permet à des voix, qui habituelle­ment ne le sont pas, d’être entendues. C’est aussi une série qui nous apprend des choses sur le Québec de cette époque et sur l’adoption », révèle Josélito Michaud.

TROUVER SA PLACE

Au fil du temps, on comprend qu’il est difficile pour le petit Olivier de trouver sa place. C’est chez les Bilodeau (Sylvie de Morais et Francis-William Rhéaume) qu’il se retrouve au départ, mais il est forcé de partir, pas par choix, mais par obligation. Il est ensuite accueilli par les Surprenant (Sébastien Ricard et Évelyne Rompré). À leur sujet, Josélito Michaud, qui est coproducte­ur de la série, précise : « La majorité des deux premiers épisodes se passe chez les Surprenant. Dans cette famille, il aurait voulu se rapprocher de madame Surprenant, mais son mari est violent et ce n’est pas possible. C’est plus facile pour Olivier d’aller vers les femmes, il gardera toujours une certaine crainte vis-à-vis des hommes. »

Viennent ensuite les Rivard (Kathleen Fortin et Jean-Marc Dalphond) et, pour finir, les Dubreuil (France Castel, Catherine Proulx-Lemay, Émilie Bibeau et Steve Laplante). Nous pourrons constater que chacune des familles a ses secrets. S’il fait bon vivre chez certains, on ne voudrait pas rester un seul jour chez d’autres. Pourtant, Olivier ne se plaint pas. Pour lui, c’est devenu un mode de vie, un passage obligé vers l’adolescenc­e et l’âge adulte.

LE PETIT GARÇON QUI VOULAIT DEVENIR GRAND

Pour Olivier, il n’y a qu’une seule chose importante, un seul but à atteindre : avoir 18 ans. « À l’époque, c’est à 18 ans qu’on devient un homme. Dans la plupart des familles, les enfants, particuliè­rement les garçons, quittent le nid à 18 ans. Pour Olivier, avoir 18 ans, c’est une obsession. C’est un chiffre rempli de promesses, et il ne pense qu’à cela », révèle Josélito Michaud.

 ??  ?? Rien n’est stable dans la vie du petit Olivier, qui doit souvent s’adapter à un nouvel environnem­ent.
Rien n’est stable dans la vie du petit Olivier, qui doit souvent s’adapter à un nouvel environnem­ent.
 ??  ?? Chez les Surprenant, Olivier doit faire face à la violence.
Chez les Surprenant, Olivier doit faire face à la violence.
 ??  ?? Olivier fera également un passage dans la famille Rivard.
Olivier fera également un passage dans la famille Rivard.

Newspapers in French

Newspapers from Canada