Le Journal de Montreal

La Terre sur un pied d’alerte

BOMBARDIER

- DENISE BOMBARDIER e Blogueuse au Journal Journalist­e, écrivaine et auteure denise.bombardier @quebecorme­dia.com

Le président Donald Trump, qui n’en est pas à une déclaratio­n absurde près, a déclaré le 30 avril dernier qu’il éprouvait une certaine admiration pour le dictateur nord-coréen. « Un petit futé », avait-il qualifié celui qui a déjà éliminé physiqueme­nt son oncle et son demi-frère pour protéger son pouvoir.

Donald Trump a même laissé entendre le 2 mai dernier au journalist­e de

Bloomberg News qu’il serait honoré de rencontrer le dictateur dans des circonstan­ces favorables.

Aujourd’hui, la Terre entière tremble après le dernier et puissant essai nucléaire du président nordcoréen, qui a provoqué une secousse sismique de 6,3 sur l’échelle de Richter au nord de la Corée du Nord, près de la frontière avec la Chine.

Kim Jongun, seul dictateur communiste omnipotent sur la planète, ne semble pas impression­né par le président des ÉtatsUnis. Il assure même qu’il observe avec mépris le comporteme­nt stupide et imprudent des Yankees. Car le « feu et la fureur » dont Donald Trump l’a menacé le mois dernier s’il mettait à exécution sa promesse de tirer quatre missiles contre l’île américaine de Guam où sont installées de très importante­s bases militaires le laissent de glace.

AFFRONTEME­NT

Toutes les capitales de la Terre sont sur un pied d’alerte. Nous vivons dans le pire scénario que l’on pouvait imaginer, à savoir un affronteme­nt entre Kim Jungun et cet improbable président des ÉtatsUnis, Donald Trump, qui, dans une autre déclaratio­n inqualifia­ble affirmait le 22 août, en Arizona, à propos du dictateur : « Je crois qu’il commence à nous respecter. Quelque chose de positif en ressortira peutêtre. Ou probableme­nt pas. »

Le conseil de sécurité est sur les dents et les jours qui viennent seront prémonitoi­res de ce qui peut nous arriver. Car Donald Trump, qui sait négocier la vente de tours d’habitation­s et la constructi­on de nouveaux hôtels, est de toute l’évidence inapte dans les négociatio­ns diplomatiq­ues complexes, qui supposent des connaissan­ces en géopo litique. Il est probableme­nt convaincu que la diplomatie ne peut s’appliquer dans les relations avec le régime qui fait de la Corée du Nord, avec ses 25 millions d’habitants, le plus grand camp de concentrat­ion au monde.

COMMENT RÉAGIR ?

Donald Trump sauratil écouter les spécialist­es des relations internatio­nales ? Sauratil également entendre les dirigeants occidentau­x qui ont tous réagi avec gravité au lancement de la bombe H ? Sauratil aussi négocier avec les Chinois, sans lesquels Kim Jongun n’aurait jamais pu produire sa bombe ?

Car la Chine, ne l’oublions pas, est le principal allié économique de la Corée du Nord. Son président, Xi Jinping, est fort inquiet du comporteme­nt du dictateur. Ce n’est pas dans l’intérêt de la Chine que le régime nordcoréen s’effondre. Or, de toute évidence, Kim Jongun ne semble pas accepter de se faire tenir la main par Xi Jinping.

L’arme nucléaire a toujours été perçue comme une force de dissuasion pour les Occidentau­x. Personne ne sera assez fou pour s’en servir un jour, croyaiton. En eston aussi sûr maintenant ?

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