Le Journal de Montreal

Hausse des enquêtes contre les docteurs

Un total de 1114 enquêtes ont été enregistré­es depuis un an au Québec, une augmentati­on de 12 %

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T heloise.archambaul­t @quebecorme­dia.com

Plus de 1100 enquêtes ont été ouvertes en déontologi­e contre des médecins l’an dernier, une augmentati­on de 12 % depuis un an seulement.

« Il n’y a pas une maladie grave qui court au Québec », réagit d’entrée de jeu le président du Collège des médecins du Québec (CMQ), le Dr Charles Bernard.

« Les gens sont plus informés, les journalist­es rapportent des cas. […] Il y a plus de gens instruits. Ça prend de l’audace pour porter plainte, les gens l’ont plus qu’avant. »

Au total, pas moins de 1114 enquêtes ont été ouvertes par le Collège des médecins en 2016-2017, indique le rapport annuel.

Ces enquêtes font suite à des dénonciati­ons de toutes sortes (inconduite sexuelle, manque de suivi, mauvais diagnostic).

PLUS DE MÉDECINS

À noter que le nombre de demandes d’enquêtes est beaucoup plus imposant, soit 2566, mais celles-ci ne s’avèrent pas toutes fondées.

Depuis 2008, le nombre d’enquêtes a augmenté de 62 % (voir tableau). Selon le Collège, plusieurs facteurs expliquent cette hausse, notamment l’augmentati­on du nombre de médecins en pratique.

Aussi, la population a été davantage sensibilis­ée à l’importance de rapporter des situations problémati­ques.

« Quand on parle à des patients, ils sont très satisfaits de leur médecin sur une base individuel­le », assure le Dr Bernard.

« On porte beaucoup attention aux cas extrêmes, mais en général, la grande majorité des médecins font bien leur travail », ajoute-t-il.

Selon le Conseil de la protection des malades, le CMQ devrait tirer davantage de conclusion­s des nombreuses plaintes, pour améliorer la formation des docteurs.

« Des fois, c’est tellement long et compliqué avant que les plaintes donnent un résultat. Il ne faut pas attendre 10 ans avant de faire une nouvelle formation qui pourrait améliorer les choses que les médecins font mal », croit le président, Paul Brunet.

« TOLÉRANCE ZÉRO »

Par ailleurs, seulement 50 enquêtes ont été portées devant le Conseil de discipline en 2016-2017, soit 4 %. Très souvent, le problème était non fondé ou ne nécessitai­t pas une plainte en déontologi­e.

À ce sujet, le Collège assure mettre tous les efforts et ressources en place lorsque nécessaire.

« Si une cause mérite d’être amenée en discipline, c’est tolérance zéro, dit le Dr Bernard. Quelqu’un qui abuse d’un patient, soyez certain qu’il va aller en discipline. »

« L’objectif ultime, c’est que [le docteur] ne soit pas dangereux pour vous et moi. Je veux que les médecins soient bons », dit-il.

Parmi les problèmes en émergence, le Collège porte une attention aux médecins qui commercial­isent la médecine (systèmes de ristournes). L’an dernier, la direction des enquêtes avait un budget d’environ 9 millions $.

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