Le Journal de Montreal

Des ex-employés veulent fermer une résidence

Ils n’en peuvent plus de la négligence et des lacunes

- EMMANUELLE CORRIVEAU

SHERBROOKE | Quelques jours seulement après le dépôt du rapport public du Protecteur du citoyen concernant des lacunes majeures observées à la résidence Brooks de Sherbrooke, d’anciens employés réclament la fermeture de l’établissem­ent.

Exaspérés par les pratiques douteuses, la négligence en matière de sécurité et la mauvaise qualité des services offerts aux résidents, certains employés ont choisi de démissionn­er.

« Je ne voudrais jamais que mes parents résident à cet endroit. Les conditions de vie sont inacceptab­les. Les animaux sont souvent mieux traités que les résidents », a confié Nadia Lafrenière, qui a travaillé pendant deux ans à titre de préposée aux bénéficiai­res à la résidence Brooks.

PRATIQUES DOUTEUSES COURANTES

La fréquence des incidents aurait convaincu ces travailleu­rs de quitter leur emploi. « Quand tu réalises que ce qui compte vraiment pour la direction c’est l’économie d’argent et non la sécurité et la santé des résidents, tu te poses des questions », a souligné Jensen Poulin, un ancien employé.

Selon lui, des lacunes en ce qui a trait à la gestion seraient nombreuses. « Les propriétai­res ont souvent pris l’argent des résidents, dans leur compte bancaire, pour payer les fournisseu­rs d’aliments. Il n’était pas rare que nous, les employés, recevions un chèque sans provision lors de la paye », a-t-il expliqué.

DES HISTOIRES D’HORREUR

Selon certains faits rapportés par ces anciens préposés aux bénéficiai­res, de nombreux résidents auraient tenté de mettre fin à leurs jours dans cette résidence. « Les bénéficiai­res qui sont encore lucides souhaitent quitter l’établissem­ent ou mourir pour ne plus avoir à passer leur vie entre ces murs », a soutenu Mme Lafrenière.

Émotif, Jensen Poulin raconte qu’il aurait surpris une résidente qui essayait d’attenter à ses jours dans sa chambre. « Il n’est pas rare que les ambulancie­rs intervienn­ent là-bas. C’est atroce de constater à quel point ces personnes sont tristes d’y résider. »

Les autorités sanitaires mènent actuelleme­nt une enquête pour tenter de comprendre ce qu’il se passe entre les murs de cette résidence. Une rencontre est d’ailleurs prévue à cet effet le 14 septembre prochain.

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