Des ex-employés veulent fermer une résidence
Ils n’en peuvent plus de la négligence et des lacunes
SHERBROOKE | Quelques jours seulement après le dépôt du rapport public du Protecteur du citoyen concernant des lacunes majeures observées à la résidence Brooks de Sherbrooke, d’anciens employés réclament la fermeture de l’établissement.
Exaspérés par les pratiques douteuses, la négligence en matière de sécurité et la mauvaise qualité des services offerts aux résidents, certains employés ont choisi de démissionner.
« Je ne voudrais jamais que mes parents résident à cet endroit. Les conditions de vie sont inacceptables. Les animaux sont souvent mieux traités que les résidents », a confié Nadia Lafrenière, qui a travaillé pendant deux ans à titre de préposée aux bénéficiaires à la résidence Brooks.
PRATIQUES DOUTEUSES COURANTES
La fréquence des incidents aurait convaincu ces travailleurs de quitter leur emploi. « Quand tu réalises que ce qui compte vraiment pour la direction c’est l’économie d’argent et non la sécurité et la santé des résidents, tu te poses des questions », a souligné Jensen Poulin, un ancien employé.
Selon lui, des lacunes en ce qui a trait à la gestion seraient nombreuses. « Les propriétaires ont souvent pris l’argent des résidents, dans leur compte bancaire, pour payer les fournisseurs d’aliments. Il n’était pas rare que nous, les employés, recevions un chèque sans provision lors de la paye », a-t-il expliqué.
DES HISTOIRES D’HORREUR
Selon certains faits rapportés par ces anciens préposés aux bénéficiaires, de nombreux résidents auraient tenté de mettre fin à leurs jours dans cette résidence. « Les bénéficiaires qui sont encore lucides souhaitent quitter l’établissement ou mourir pour ne plus avoir à passer leur vie entre ces murs », a soutenu Mme Lafrenière.
Émotif, Jensen Poulin raconte qu’il aurait surpris une résidente qui essayait d’attenter à ses jours dans sa chambre. « Il n’est pas rare que les ambulanciers interviennent là-bas. C’est atroce de constater à quel point ces personnes sont tristes d’y résider. »
Les autorités sanitaires mènent actuellement une enquête pour tenter de comprendre ce qu’il se passe entre les murs de cette résidence. Une rencontre est d’ailleurs prévue à cet effet le 14 septembre prochain.