Rattrapage électoraliste
En mode préélectoral, le PLQ ne ménage aucun effort pour colmater les brèches de sa gouvernance dans les domaines qu’il a délibérément délaissés pour des raisons partisanes.
Si la défense de la langue française a été exclue de ce maquillage cosmétique, le débat constitutionnel a fait l’objet d’une attention particulière dans une volonté de dialogue avec les provinces, démarche prudente, sans agenda précis, dont le but est de se rapprocher d’une clientèle nationaliste fédéraliste qui pourrait être attirée par les sirènes de la CAQ.
Cependant, c’est la position identitaire du gouvernement Couillard qui était attendue de pied ferme; malheureusement, l’éléphant a accouché d’une souris. Depuis la parution du rapport Bouchard-Taylor, rien de concret n’était apparu sur le radar législatif de ce parti. Après de nombreuses palabres, la ministre Vallée a présenté son projet de loi 62 sur la neutralité religieuse de l’État, qui précise que les services publics doivent être donnés et reçus à visage découvert. Présentée dans un souci de sécurité, cette loi s’étendrait notamment au monde municipal et pourrait faire l’objet d’accommodements.
Loin de faire l’unanimité, ce projet de loi soulève de nombreux questionnements du côté des oppositions et provoque une mobilisation importante de la part de personnes qui dénoncent l’arrivée désordonnée d’immigrants au Québec.
Souffrant d’immobilisme en cette matière, ce gouvernement laisse traîner les choses ou légifère de manière molle en soulevant le mécontentement, tout en alimentant des groupes extrémistes qui se nourrissent de ces louvoiements électoralistes. Tout cela n’augure rien de bon pour les futures consultations sur le racisme systémique. Qui profitera de ces défoulements collectifs inutiles qui risquent de polariser et d’« ameuter » une population déjà sous pression ?
Marcel Perron