Le Journal de Montreal

Le métier méconnu de lobbyiste

- FRANCIS HALIN

Au Québec, personne n’a autant de mandats qu’Alain Lemieux en affaires municipale­s. C’est lui le n° 1.

Le Journal s’est entretenu avec ce superlobby­iste qui compte plus de 26 ans d’expérience. Que faites-vous de vos journées ?

Contrairem­ent à ce que les gens pensent, on ne passe pas nos soirées à souper avec des politicien­s... C’est très rare. C’est un mythe, tout ça. Aujourd’hui, si vous voulez parler à un élu municipal, le fonctionna­ire va vous demander si vous êtes inscrit. Si vous ne l’êtes pas, il ne vous parlera tout simplement pas.

Est-ce un métier payant ? Combien gagnez-vous ?

Un lobbyiste se fait payer à l’heure. Pour ma part, je gagne 300 $ l’heure. C’est probableme­nt plus à Ottawa... et beaucoup plus encore à Washington. Saviez-vous que la loi interdit que nous soyons rémunérés en raison du succès d’une opération ?

Comment aidez-vous vos clients à séduire les élus ?

Une société peut nous demander si une réglementa­tion de zonage va l’affecter. Nos clients veulent aussi des contacts, un réseau. Élus ou non élus, ils désirent connaître les acteurs impliqués directemen­t ou indirectem­ent dans un dossier pour faire avancer leurs projets. Nous les aidons également à élaborer leur stratégie.

Est-ce que le lobbyisme est bien encadré au Québec ?

La Loi sur la transparen­ce et l’éthique en matière de lobbyisme a 15 ans. Ça va bien. On devrait par contre obliger les organismes à but non lucratif à s’inscrire au Registre. Je ne trouve pas normal qu’un développeu­r doive le faire alors que ses opposants non. Ça crée une discrimina­tion. Il faut aussi augmenter le budget du Commissair­e au lobbyisme et rehausser les sanctions, qui vont jusqu’à 25 000 $.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Le lobbyiste Alain Lemieux travaille pour pas moins de 26 clients en ce moment.

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