Le Journal de Montreal

L’envol boursier d’Air Canada

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Calin Rovinescu occupe le poste de président et chef de la direction d’Air Canada depuis le 1er avril 2009. Ce jour-là, le cours de l’action avait fermé à 78 cents. Aujourd’hui, l’action d’Air Canada se négocie au-dessus de la barre des 23 $. En hausse de 2850 % !

Eh oui ! Deux mille huit cent cinquante pour cent d’augmentati­on en sept ans et demi, soit depuis le creux de la grave crise financière de 20082009 qui avait entraîné l’effondreme­nt en Bourse de toutes les grandes sociétés, tous secteurs confondus.

Il a fallu beaucoup de patience aux actionnair­es avant de voir le titre d’Air Canada prendre son envol.

D’avril 2009 à la fin de décembre 2012, l’action a oscillé dans une fourchette de 78 cents à 1,75 $.

Puis un premier « boom » est survenu alors que l’action a quadruplé et bouclé l’année 2013 à 7,41 $. L’ascension s’est poursuivie et, trois autres années plus tard, l’action d’Air Canada ferme l’année 2016 à 13,67 $.

Après les quatre premiers mois de 2017 à ne rien faire, le titre est reparti de plus belle à la hausse pour atteindre son sommet historique la semaine dernière, à 23,99 $.

Le titre a ainsi bondi de 75 % depuis le début de l’année.

Comment explique-t-on la super performanc­e boursière d’Air Canada depuis l’arrivée à sa tête de Calin Rovinescu ?

Voici quelques chiffres qui justifient en partie l’ascension du titre. La comparaiso­n porte sur les exercices financiers 2008 par rapport à 2016.

Comme on peut le voir, la société Air Canada est devenue très rentable par rapport à 2008, l’année de la grande crise financière.

UN PASSÉ MOINS GLORIEUX

Air Canada a connu des périodes difficiles par le passé. On se souvient qu’en 2003 la société avait demandé la protection de la Loi sur les arrangemen­ts avec les créanciers.

Cette demande de protection lui a permis de redresser l’état de ses finances en faisant passer « sa dette et ses obligation­s locatives » de 12 milliards à seulement 4 milliards de dollars.

Et le 16 novembre 2006, Air Canada revenait en Bourse à la suite d’un appel public à l’épargne. Les actions ont été émises à 21 $. Les investisse­urs de l’époque ont ainsi vu leurs actions à 21 $ pièce chuter en moins de trois ans à seulement 78 cents.

Les vendeurs ont subi de lourdes pertes, alors que les investisse­urs patients ont vu l’action revenir au-dessus du prix initial de l’émission de 2006.

VENTES D’INITIÉS ?

Quatre des cinq hauts dirigeants d’Air Canada (soit Calin Rovinescu, Michael Rousseau, Benjamin Smith, David Shapiro) ont profité de la forte hausse du titre pour passer à la caisse en liquidant ce mois-ci des blocs d’actions acquises par levées d’options.

Le PDG Rovinescu a encaissé 31 millions de profit à des fins de « diversific­ation des placements et de planificat­ion successora­le, ainsi que pour financer sa fondation charitable en vue de faire des dons de bienfaisan­ce. »

À suivre...

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