Le nombre de lobbyistes monte en flèche
Plus de 11 000 sont inscrits au registre de l’État québécois alors qu’il y en avait 2797 il y a six ans
Tout va pour le mieux pour les lobbyistes du monde des affaires, qui sont quatre fois plus nombreux qu’avant le déclenchement de la commission Charbonneau à chercher à capter l’attention de nos politiciens au quotidien.
Plus de 11112 lobbyistes s’activent en ce moment pour convaincre les élus du bien-fondé de projets de leurs clients, comparativement à 2797 il y a six ans, selon les données du Registre des lobbyistes du Québec au 27 août dernier.
LIGNE DE FEU
À l’approche de l’automne, Le Journal a relevé les cinq grands secteurs d’affaires qui comptent le plus grand nombre d’inscriptions au Registre des lobbyistes du Québec en épluchant les domaines d’intérêt les plus populaires auprès des lobbyistes québécois.
Que ce soit pour les affaires municipales, le développement économique et régional, l’immobilier, la construction et l’environnement (voir l’encadré), ils sont fin prêts à influencer les décideurs selon les besoins de leurs clients à l’approche de la rentrée.
Pour Donald Riendeau, directeur général de l’Institut de la confiance dans les organisations, il n’y a rien d’étonnant à ce que les affaires municipales se retrouvent en tête de liste. « Le milieu municipal a été tellement mêlé à des scandales qu’il n’est pas surprenant que beaucoup de monde souhaite s’inscrire pour faire affaire avec lui », note-t-il.
« UNE BELLE PROFESSION »
Selon M. Riendeau, l’époque où il était mal vu d’être lobbyiste au Québec est par ailleurs en voie d’être révolue. « À une certaine époque, on avait l’air de la peste quand on était lobbyiste. Or, aujourd’hui, les mentalités ont évolué et les gens se rendent bien compte que c’est une belle profession si on le fait bien », explique-t-il.
Mais pour la tête dirigeante de l’ICO, une question fondamentale reste en suspens. M. Riendeau se demande si les lobbyistes inscrits en disent vraiment assez sur l’ensemble de leurs activités.
« Les organisations qui s’inscrivent au Registre n’inscrivent peut-être pas encore chacune des rencontres qu’elles ont avec les titulaires de charges publiques... il faudrait s’intéresser à ça », conclut-il.