Le Journal de Montreal

La foi! Quel débat éternel et épuisant!

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Magda Farès qui vous écrit ce matin pour vous narrer des anecdotes en rapport avec sa foi religieuse raconte des choses bien gentilles sur la récupérati­on d’objets perdus ou supposémen­t volés, mais tout cela ne prouve pas que les miracles existent. Sans être un grand pratiquant, comme plusieurs, j’ai certaines croyances. Un jour, j’avais réalisé moi aussi avoir perdu un objet précieux. J’avais eu beau le chercher partout, je ne le trouvais pas. Il ne restait qu’une avenue possible. J’avais quitté cet objet du regard quelques secondes et quelqu’un s’en était emparé. Une idée me passa par la tête : « Et si je faisais une promesse à Saint-Antoine de Padoue? Peut être que ça marcherait pour moi aussi? » Va pour la promesse.

Quelques heures plus tard j’ai retrouvé l’objet en question. Il était à la vue de tous, intact, personne ne l’avait pris. Comment était-ce possible? « Merde, maintenant j’allais devoir donner le montant promis. En plus, l’église où je devais déposer le don était loin de chez moi, et au travail, on était en plein rush. J’irais donc à la prochaine occasion. »

Dans la même semaine, encore dans mon énervement, assis dans une église pour un concert, une statue de Saint-Antoine sur le bas côté gauche attire tout à coup mon attention. On dirait que le saint me fait un clin d’oeil malicieux et qu’il me pointe du regard le tronc situé à ses pieds. Chose promise, chose due! À la fin du concert, je me lève avec peine et me dirige vers l’objet de plâtre peint pour pousser à regret et péniblemen­t mes précieux billets dans l’étroite fente. Car à cette époque, je tenais toujours une promesse, même si elle me coûtait quelque chose, moralement ou monétairem­ent.

Dans le même esprit lors de son passage dans une émission de Michel Barrette il y a quelques semaines, Denise Bombardier racontait qu’elle allume des lampions dans les églises qu’elle visite et qu’elle le fait pour les intentions d’une amie, au hasard de ses pensées. Pendant l’émission elle a mis un bon montant dans le tronc en disant « J’en mets un peu plus que ce qui est demandé, parce qu’aujourd’hui, on ne peut pas dire que les curés nous exploitent » J’ai bien aimé la pensés. Vous? Anonyme

Comme vous connaissez mon absence de conviction­s religieuse­s, vous serez peut-être surpris par ma réponse à votre ultime question. Je trouve cette pratique intéressan­te parce que l’aide que peut apporter le don dans un tronc d’église vaut n’importe quelle autre à mes yeux. En ce qui concerne l’aide imaginaire d’un saint qu’on prie et aux pouvoirs duquel on croit, je ne pourrais jamais la condamner même si j’en doute fort.

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