STROLL S’IMPOSE
Pour une rare fois, le Montréalais a fait mieux que son coéquipier au Grand Prix d’Italie
MONZA, Italie | « Je ne veux pas causer sa perte au premier virage, il se bat pour le Championnat du monde. Pas moi. »
Après avoir assuré sa place sur la première ligne de la grille de départ du Grand Prix d’Italie samedi, Lance Stroll avait indiqué en entrevue au Journal de Montréal qu’il ne voulait pas nuire à Lewis Hamilton.
Or, contre toute attente, le pilote québécois a été sans reproche quand les feux rouges se sont éteints le lendemain à Monza, contrairement au Britannique, qui a été légèrement hésitant.
Si bien que c’est Hamilton luimême qui aurait pu se mettre dans l’embarras en se rabattant devant la Williams de Stroll avant de négocier la première fameuse courbe très à risque.
« Il m’a bloqué, a dit le pilote de 18 ans, et j’ai dû ralentir pour ne pas heurter l’arrière de sa monoplace au freinage. C’est à ce moment qu’Esteban Ocon est venu me ravir la deuxième place. »
Après avoir brillé sous la pluie en qualifications, Stroll s’est aussi très bien comporté pendant l’épreuve en sachant que sa Williams n’avait pas l’étoffe pour rivaliser avec les trois équipes de pointe du plateau, soit Mercedes, Ferrari et Red Bull.
ADVERSAIRE COMME LES AUTRES
Stroll a aussi fait preuve de beaucoup de caractère quand il a tenu tête à son coéquipier Felipe Massa, particulièrement insistant en fin de parcours, pour confirmer sa septième position à l’arrivée.
« Il n’était pas question de le laisser passer, a fait savoir Stroll. C’est un adversaire comme les autres. Il fallait juste éviter l’accrochage pour ne pas se sortir tous les deux. »
Pour une rare fois, Stroll a su devancer son coéquipier, autant en qualifications qu’en course.
Alors que les observateurs rapportent, avec raison, que le vétéran brésilien fait mal paraître son jeune coéquipier depuis le début de la saison, cette fois, les rôles ont été inversés.
Rappelons qu’à la suite des pénalités imposées aux deux pilotes de l’écurie Red Bull, le Québécois était devenu samedi le plus jeune pilote de l’histoire à s’élancer de la première ligne au départ d’une épreuve de F1.
À 18 ans, 10 mois et 6 jours, il a ainsi éclipsé (de 23 jours) le record que détenait Max Verstappen depuis le Grand Prix de Belgique 2016.
En 1998, Jacques Villeneuve avait été le dernier représentant canadien à prendre le départ d’un Grand Prix sur la première ligne. Et, coïncidence, c’était au volant d’une Williams et à… Monza.