La gardienne accusée d’entrave
La femme de 49 ans aurait aussi abandonné un enfant rescapé d’un incendie
La gardienne accusée d’avoir abandonné un bébé dans un appartement en feu a comparu hier, sous une nouvelle accusation d’entrave au travail des policiers.
« Lors de son arrestation, Josée Milot n’aurait pas donné son vrai nom, d’où l’accusation », a expliqué Me Roxane Laporte, après la comparution au palais de justice de Montréal.
Milot était de retour en cour pour son enquête en cautionnement, mais à sa demande, le tout a été reporté à la semaine prochaine. La femme de 49 ans a encore espoir d’être libérée d’ici son procès, malgré les graves accusations qui pèsent contre elle.
CRACK
La gardienne, une ex-prostituée aux prises avec des problèmes de dépendance au crack, avait été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi, à la suite d’un incendie accidentel.
À ce moment, elle devait s’occuper d’une fillette d’un an, sauf qu’elle n’aurait pas été dans l’appartement. Selon un colocataire, Milot venait d’effectuer une « grosse vente » de crack dans les derniers jours et elle avait lourdement consommé. La petite a été sauvée par des policiers qui sont rapidement intervenus.
THÉRAPIE
Milot, de son côté, a été accusée d’abandon d’enfant, d’avoir omis de fournir les choses à la vie du bambin, ainsi que d’in- cendie criminel causé par sa négligence.
Lors de son arrestation, Josée Milot était tellement intoxiquée que les policiers ont dû attendre près de 20 heures avant de pouvoir l’interroger, avait appris Le Journal.
« Mme Milot est encore ébranlée, elle réalise la gravité des accusations », a expliqué son avocat Antonio Cabral, tout en ajoutant que l’accusée était inquiète de l’état de santé du bambin dont elle avait la garde.
D’ici le retour en cour de Milo, la semaine prochaine, Me Cabral va examiner la possibilité d’envoyer sa cliente en thérapie.
« C’est une des voies envisagées, a-t-il dit. Elle a des problèmes récurrents [liés aux stupéfiants], et elle veut les traiter. »
Cette possibilité ne semble toutefois pas être suffisante pour la Couronne, qui rappelle qu’en plus des accusations, Milot doit aussi revenir devant la cour pour ne pas avoir respecté un sursis dans une affaire de possession de crack en vue d’en faire le trafic.
La femme avait été arrêtée par des agents doubles, mais elle avait juré avoir changé en réussissant à sortir du « milieu de marde » dans lequel elle avait vécu.
« J’ai arrêté la drogue, je me suis trouvé un logement et des meubles, avait-elle dit à une juge. J’ai été capable de remonter la pente, j’ai travaillé fort. »
L’accusée avait aussi un mandat d’arrestation émis contre elle dans une affaire de vol.
« Vu le nombre de dossiers [devant le tribunal], la poursuite s’oppose à toute libération », a conclu Me Laporte.