Le Journal de Montreal

Une prise de contrôle qui inquiète

- PHILIPPE ORFALI

À deux semaines de l’assemblée des actionnair­es d’Ubisoft à Paris, tous les yeux sont rivés vers le combat annoncé entre la famille fondatrice de l’entreprise et Vivendi. Le géant du divertisse­ment menace de prendre le contrôle de la compagnie de jeux vidéo, ce qui plongerait dans l’incertitud­e des milliers d’emplois au Québec.

C’est le branle-bas de combat depuis des mois chez Ubisoft, autant à Paris qu’à Montréal. La montée en puissance de Vivendi parmi les actionnair­es est source d’inquiétude au sein même de l’entreprise.

COURSE CONTRE LA MONTRE

Au cours des derniers jours, les fondateurs de l’éditeur, les frères Guillemot, ont acheté deux millions d’actions afin de regagner une partie des droits de vote perdus.

Avec ces 21,6 % des voix et 15,38 % des actions, les cinq frères espèrent bloquer la prise de contrôle du groupe dirigé par Vincent Bolloré, qui pourrait se dérouler aussi tôt que le 22 septembre.

Vivendi est le principal actionnair­e d’Ubisoft, mais, avec 27 % du capital et 24,54 % des droits de vote, il ne peut en décider seul du sort. Ce qui pourrait changer suivant un autre achat d’actions.

PERTES D’EMPLOI À VENIR ?

Cette perspectiv­e inquiète ici. Même si l’entreprise française est solidement implantée depuis une quinzaine d’années au Québec, l’arrivée de Vivendi pourrait avoir des conséquenc­es fâcheuses, fait-on valoir en coulisse.

« Pour l’instant, c’est vraiment hypothétiq­ue, mais il est impossible de savoir si Vivendi conservera­it les emplois ici ou les délocalise­rait ailleurs », a récemment fait valoir une personne au fait du dossier.

Alors qu’Ubisoft et le gouverneme­nt du Québec sont toujours parvenus à s’entendre, ces acteurs se demandent si Vivendi ne serait pas tentée d’aller voir ailleurs si elle parvient à obtenir une meilleure offre d’autres gouverneme­nts.

Ils font aussi remarquer que Vivendi ne s’est pas gênée pour faire le ménage, de fond en comble, dans ses nouvelles filiales, ce qui s’est souvent traduit par plusieurs mises à pied, voire des fermetures de bureaux.

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