Le Journal de Montreal

L’immobilism­e va bien au Québec !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Selon l’Associatio­n canadienne de la paie, plus de la moitié des Québécois sont si serrés financière­ment qu’ils vivent d’une paye à l’autre.

Un coup dur, une hausse subite du taux d’intérêt (comme celle annoncée hier), et ils se ramassent sur la paille.

L’ARGENT, C’EST LE DIABLE !

D’où l’importance d’avoir un cours d’éducation financière digne de ce nom dans nos écoles.

Histoire d’enseigner l’ABC des finances personnell­es aux futurs travailleu­rs.

C’est quoi un REER, comment fonctionne une carte de crédit, comment faire un budget, quel pourcentag­e de ta paye tu devrais mettre de côté, l’importance de l’épargne, consommer intelligem­ment, vivre selon ses moyens, etc.

Or, comment ont réagi les syndicats de profs lorsque le ministre Sébastien Proulx a annoncé l’implantati­on d’un tel cours ?

« On ne veut rien savoir ! Ce n’est pas le rôle de l’école de parler d’argent ! On ne veut pas transforme­r les élèves en agents du néo-libéralism­e ! On n’est pas là pour faire la promotion du capitalism­e ! Les banques n’ont pas à se mêler d’éducation ! »

Un discours arriéré digne des années 70.

Au lieu de dire « mais quelle bonne idée ! Bravo, on va s’impliquer, on va mettre l’épaule à la roue ! », nos valeureux syndicalis­tes ont choisi au contraire de croiser les bras et de s’opposer.

« Un tel cours qui ne propose qu’une vision libérale de l’économie ne fait plaisir qu’aux banquiers et ne correspond pas à notre philosophi­e d’éducation », a déclaré l’Associatio­n provincial­e des enseignant­es et des enseignant­s du Québec.

« Ce cours a été concocté par les banques », a tonné la Fédération autonome de l’enseigneme­nt.

Comme si enseigner aux jeunes à mieux gérer leur argent allait les transforme­r en Gordon Gekko, le héros du film Wall Street !

AVANCEZ PAR EN ARRIÈRE !

Pendant ce temps, en Colombie-Britanniqu­e, les profs prennent le virage technologi­que et enseignent aux jeunes la programmat­ion de robots et le codage informatiq­ue. Là-bas, on prépare l’avenir dans l’enthousias­me.

Alors qu’ici, on capote parce qu’on va montrer aux jeunes à mettre de l’argent de côté… Pauvre, pauvre Québec. « L’enseigneme­nt du codage n’est pas une priorité », a dit Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt, à l’émission que je coanime avec Jonathan Trudeau sur les ondes de CHOI RadioX.

Savez-vous ce que madame Scalabrini enseigne ?

Le cours d’éthique et de culture religieuse ! Ça, c’est une priorité, les amis ! Le gourou Nanak, les déesses hindoues à huit bras, le buisson ardent ! On va aller loin avec ça ! Par ici, le XXIe siècle !

DES ANALPHABÈT­ES ÉCONOMIQUE­S

C’est à se demander si ça ne fait pas l’affaire des grandes centrales syndicales que les Québécois soient des analphabèt­es économique­s et qu’ils ne sachent pas compter.

Comme ça, ils sont plus facilement manipulabl­es. Ils ne posent pas trop de questions.

Ils paient leurs cotisation­s et ferment leur gueule.

On dit que les profs se plaignent de l’implantati­on du cours d’éducation financière. Ils disent que c’est fait tout croche, qu’ils ne sont pas préparés…

Si vos syndicats avaient participé à la création du cours au lieu de faire de l’obstructio­n sur des bases idéologiqu­es, ça roulerait peut-être mieux !

Les syndicats ont tout fait pour bloquer le cours d’éducation financière...

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