Pas de double emploi pour les députés, dit la CAQ
QUÉBEC | S’il n’en tenait qu’à la CAQ, les députés qui, comme Amir Khadir, occupe un autre emploi en dehors de leurs fonctions à l’Assemblée nationale, devraient «éventuellement faire un choix».
Tel que le révélait notre Bureau d’enquête, le ministre Martin Coiteux a confirmé hier son intention d’amender son projet de loi sur le port obligatoire de l’uniforme afin que les cadres et les officiers de tous les services de police au Québec ne puissent occuper un double emploi, sauf sur autorisation expresse du directeur de l’organisation.
Questionné à savoir si une telle mesure devrait s’appliquer aux élus, le député André Spénard, de la CAQ, s’est montré favorable. Il soutient qu’à sa connaissance, aucun élu de son parti n’occupe un emploi à temps plein ou partiel en dehors de ses fonctions.
En suivant cette logique, le député Amir Khadir, qui est aussi médecin, devrait-il cesser sa pratique? «Est-ce qu’il a le temps de s’occuper des deux fonctions à la fois?, a questionné M. Spénard. M. Khadir devrait faire un choix, éventuellement.»
Québec solidaire a balayé du revers de la main les impressions de la CAQ, rappelant que M. Khadir était «plus que député à temps plein». Il travaille l’équivalent «d’une journée par mois» en clinique et profite de ses vacances pour effectuer des périodes de garde.
«Tout ça, pour conserver sa licence», a expliqué l’attachée de presse Stéphanie Guèvremont
« ABERRANT »
Le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM) trouve d’ailleurs «aberrant» que le gouvernement songe à légiférer sur le double emploi «parce que des officiers de la Sûreté du Québec n’ont pas été capables de gérer une tempête de neige». Yves Francoeur dénonce le «manque de leadership» de la part de la direction policière dans cette affaire.
L’amendement découle en effet du fiasco vécu lors de la tempête de neige de mars dernier, alors que des centaines d’automobilistes sont restés coincés sur l’autoroute 13. La Presse révélait que le responsable de l’intervention policière, à la SQ, était chez le notaire dans le cadre de son autre emploi de gestionnaire immobilier au moment de la crise.
Pour le député péquiste Pascal Bérubé, «c’est très facile de mettre ça sur le dos du double emploi». «Ce qui m’intéresse, c’est aussi la responsabilité ministérielle. On n’a jamais indiqué en quoi les ministres [Martin] Coiteux et [Laurent] Lessard avaient failli», a-t-il soutenu.