Hausse scandaleuse du prix de l’essence
Hier matin, le prix de l’essence ordinaire atteignait 1,42 $ le litre chez plusieurs essenceries de la grande région de Montréal.
C’est tout simplement scandaleux ! La récente hausse du prix de l’essence est attribuable aux spéculateurs du NYMEX (la Bourse des commodités de New York) qui exploitent à des fins pécuniaires les catastrophes.
Depuis la dernière semaine d’août, c’est le désastre causé au Texas par l’ouragan Harvey qui a permis aux spéculateurs de faire bondir le prix de l’essence à la pompe. Et cela a également permis aux grandes raffineries de bénéficier d’une forte augmentation de leur marge de raffinage.
LE QUÉBEC ÉCOPE
La marge de raffinage au Québec s’élevait hier 34,9 cents le litre d’essence. C’est plus de deux fois la marge moyenne (de 16,7 cents le litre) des 52 dernières semaines.
Mais pourquoi, nous au Québec, écope-t-on de cette abusive hausse de la marge de raffinage ?
Non, ce n’est pas à cause de coûts supplémentaires. C’est tout simplement parce que le système mis en place au Québec pour fixer le prix de l’essence est basé sur l’évolution au jour le jour des produits pétroliers cotés sur le NYMEX.
Explication de Carol Montreuil, vice-président à l’Association canadienne des carburants : tout en admettant que nos raffineurs profitent largement de la catastrophe du Texas, M. Montreuil tient à préciser, à leur décharge, qu’ils sont à la merci de deux marchés : celui de la matière brute (le prix du baril de pétrole brut) et celui des produits finis (essences, diesel, etc.).
Ainsi, la marge de raffinage est déterminée en fonction de la différence entre le prix de vente des produits finis et le coût du pétrole brut. Si l’écart s’est fortement agrandi depuis l’ouragan Harvey, c’est parce que des raffineries s’approvisionnant au Texas ont fermé temporairement leurs portes.
Mais en quoi cela touche-t-il nos raffineries ? Réponse de M. Montreuil : « Tout le marché continental de l’Amérique du Nord fonctionne sous l’ALENA. Les marchés sont ouverts et les produits circulent librement sans entraves. Ainsi, si un raffineur canadien s’avisait de baisser ses prix, et donc sa marge, pour plaire au marché canadien ou québécois, rien ne pourrait empêcher un distributeur américain de venir s’approvisionner et vider nos raffineries de leurs produits. »
LA HAUSSE DÉCORTIQUÉE
Par rapport à la moyenne des 52 dernières semaines, sachez que la marge de raffinage a plus que doublé et la marge de détail a augmenté de 60 %.
Si les gouvernements de Québec et d’Ottawa restent de glace devant la hausse abusive du prix de l’essence, est-ce en raison du fait que cette hausse leur rapporte présentement 21 % plus de TVQ et de TPS que la moyenne annuelle ?
Et comble d’exploitation des automobilistes : à la pompe, actuellement, le litre coûte 21 % plus cher que le prix annuel moyen, alors que le prix du pétrole brut se négocie en baisse de 3 % !