Le Journal de Montreal

Stephens et Keys en finale

Une première finale américaine depuis 2002 à Flushing Meadows

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NEW YORK | (AFP) L’Américaine Sloane Stephens, 24 ans, et sa compatriot­e Madison Keys, 22 ans, ont décroché hier à New York leur billet pour leur première finale en Grand Chelem et confirmé avec éclat l’émergence d’une nouvelle génération. Malgré l’absence de la reine Serena Williams qui vient de donner naissance à son premier enfant, le tennis féminin américain est à la fête à l’Omnium des États-Unis.

Pour la première fois depuis 1985 en Grand Chelem et depuis 1981 à Flushing Meadows, les quatre demi-finalistes étaient en effet américaine­s, un exploit rarissime dans l’histoire des Grands Chelems, survenu à seulement six reprises.

Si la seconde demi-finale a rapidement tourné à la démonstrat­ion avec Madison Keys, 16e mondiale, qui a surclassé Coco Vandeweghe en un peu plus d’une heure (6-1, 6-2), la première demi-finale entre Sloane Stephens et Venus Williams a, elle, tenu toutes ses promesses.

Stephens, privée de compétitio­n pendant onze mois entre août 2016 et juillet dernier à cause d’une blessure à un pied, a stoppé avec autorité l’aînée des soeurs Williams, 9e mondiale, en trois sets 6-1, 0-6, 7-5.

Pas du tout impression­née par l’enjeu, Stephens a surpris par son jeu de défense et sa rapidité de déplacemen­t Williams qui a complèteme­nt manqué sa première manche, bouclée avec 17 fautes directes en seulement 40 minutes.

L’ancienne numéro un mondiale s’est réveillée dans le deuxième set où elle a nettement dominé son adversaire, soudain très fébrile.

UN SET PLUS ÉGAL

Dans le troisième set, les débats se sont équilibrés, mais Stephens, moins nerveuse que son aînée, a pris le dessus dans le onzième jeu.

Son parcours à Flushing Meadows est d’autant plus impression­nant qu’elle pointait, après son longue indisponib­ilité, au delà de la 900e place (957e) à son retour sur le circuit WTA fin juillet.

Elle a depuis enchaîné deux demi-finales à Toronto et Cincinnati, avant d’aborder le tournoi de New York en pleine confiance, et elle vient de remporter 14 de ses 16 derniers matches.

«Quand j’ai commencé mon come-back, si on m’avait dit que je serai en finale des Internatio­naux des États-Unis, je ne l’aurais pas cru. Je ne sais pas quoi dire. J’ai juste travaillé dur», a-t-elle expliqué.

PAS QUESTION D’ABANDONNER

Finaliste à l’Open d’Australie et Wimbledon, Venus Williams a commis trop de fautes directes (51) pour pouvoir prétendre à une troisième finale en Grand Chelem, un exploit qu’elle n’a accompli qu’une fois, en 2002, dans sa longue carrière.

« Je n’ai pas bien joué, elle a gagné plus de points que moi et a très bien joué», a analysé la Floridienn­e qui a assuré son retour dans le top 5 mondial pour la première fois depuis 2011.

À 37 ans, la doyenne de la classique de New York ne veut pas entendre parler de retraite: «Je veux continuer à jouer et à gagner des matches», a-t-elle promis.

UN TOURNANT

La première finale 100% américaine aux Internatio­naux des États-Unis depuis 2002 marque peut-être un tournant: à l’époque, elle avait opposé Venus et Serena Williams.

Celle de l’édition 2017 opposera deux joueuses, venues aux tennis pour imiter les soeurs Williams. Elles sont amies dans la vie et forment le coeur, avec Vandeweghe, de l’équipe américaine de Fed Cup qui disputera la finale 2017 contre le Belarus en novembre.

«Cette finale avec Sloane, cela ne me parait toujours pas réel. Je tremble encore», a admis Keys qui n’a pas non plus été épargnée par les blessures ces derniers mois avec deux interventi­ons chirurgica­les à un poignet.

«Le tennis américain ne pouvait pas rêver mieux», a-t-elle insisté.

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PHOTO AFP Le sourire de la victoire pour Sloane Stephens, qui atteint la finale à Flushing Meadows après avoir disposé de Venus Williams.

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