Le Journal de Montreal

Arrêtez cette folie, monsieur Couillard

- lise.ravary@quebecorme­dia.com @liseravary LISE RAVARY

Ça n’a pas le moindre bon sens. Comment Philippe Couillard peut-il imaginer que la mise en accusation du peuple québécois pour discrimina­tion systémique et racisme puisse se faire derrière des portes closes, à l’abri du regard des médias et du public ?

Des personnes « racisées » viendront raconter à huis clos aux représenta­nts de la Commission sur la discrimina­tion systémique comment le racisme constitue une infranchis­sable barrière à leur pleine participat­ion à la vie québécoise. Tout pour faire baisser les tensions, quoi.

Vous n’êtes pas racisé ? Votre histoire intéresse peu la Commission, qui vous invitera à remplir un questionna­ire ou à déposer un mémoire sur le web. Peuton parler de racisme racisé ?

Je l’ignore, tout comme j’ignore si une décision discrimina­toire peut servir à combattre la discrimina­tion.

LES FORCES EN PRÉSENCE

Le premier ministre, qui ne se gêne pas pour accuser ses adversaire­s de jeter de l’huile sur le feu du racisme et de souffler sur les braises de l’intoléranc­e, allant même jusqu’à traiter Jean-François Lisée de « négationni­ste », la pire insulte du genre, vient de s’offrir un lance-flammes plaqué or.

Tenir ces audiences à huis clos ne peut être une bonne idée quand celleci est défendue par la présidente de Communicat­ion pour l’ouverture et le rapprochem­ent (COR) et ex-candidate du NPD Samira Laouni.

On se rappellera que madame Laouni avait distribué des ouvrages religieux inspirés des écrits de l’ayatollah Khomeini lors d’une visite de « rapprochem­ent » à Hérouxvill­e et choisi comme chef de campagne l’auteur d’un poème qui traitait les Québécoise­s de putes, publié dans un journal montréalai­s pro-Hezbollah.

La présence d’islamistes parmi les groupes qui ont demandé cette commission abîme sa crédibilit­é. Comment ne pas y voir une façon d’instrument­aliser les tensions actuelles pour imposer leur programme communauta­riste ?

Au lieu de jouer avec le feu et de culpabilis­er les Québécois qui n’ont pas de poigne sur les aspects systémique­s déjà connus du racisme, pourquoi le premier ministre n’accélère-t-il pas l’embauche de minorités dans la fonction publique ? La loi d’accès à l’égalité en emploi existe pour cette raison. A-til besoin d’une commission pour savoir où ça bloque ?

Qu’attend-il pour forcer la main aux ordres profession­nels au sujet de la reconnaiss­ance des diplômes ? Pourquoi ne pas offrir des incitatifs fiscaux aux entreprise­s qui recrutent de nouveaux arrivants dans des domaines stratégiqu­es ? Si le Québec accepte de subvention­ner le tiers des salaires d’employés au sein de multinatio­nales du jeu vidéo, pourquoi ne pas investir pour accélérer l’intégratio­n des immigrants sélectionn­és ?

Pourquoi ne pas créer une version « secteur privé » de la loi d’accès à l’égalité en emploi ?

Cette consultati­on sera confiée à la présidente de la Commission des droits de la personne, Tamara Thermitus, en poste depuis février. Or La Presse révélait cette semaine qu’elle était déjà visée par trois plaintes pour ce qu’on pourrait appeler du harcèlemen­t psychologi­que.

PORTE DE SORTIE

Après le fiasco Éric Tétreault, je m’explique mal l’inaction de Philippe Couillard.

À moins qu’il ne veuille se servir du cas Thermitus pour reporter la Commission sur la discrimina­tion systémique et le racisme aux calendes grecques.

Mais j’ai l’impression qu’il ne va pas lâcher le morceau.

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Pourquoi le premier ministre n’accélère-t-il pas l’embauche de minorités dans la fonction publique ?

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