L’identité ou le consensus
Les observateurs s’attendaient à des débats, des chemises déchirées et des effluves de sang, j’exagère à peine, concernant la proposition principale sur la langue du Parti québécois. Il en fut tout autrement. C’est plutôt un grand consensus qui s’est dégagé. Bien que la proposition sur le décroissement du financement des cégeps anglophones soit mise aux voix aujourd’hui en plénière, en atelier, hier, il n’y avait aucun doute sur la majorité tellement le vote était clair.
ÉDUCATION
Une autre proposition en éducation a aussi été adoptée de façon surprenante et avec un aussi fort consensus : retirer progressivement le financement aux écoles privées. Ce débat revient de façon récurrente et a aussi été propulsé dans l’espace public avec l’arrivée de Gabriel Nadeau-Dubois chez Québec solidaire, qui en avait fait une proposition centrale de sa plateforme comme candidat. Si l’idée est louable, la réalisation d’une telle proposition dans un cadre budgétaire risque d’être élaborée sur une dizaine d’années au moins. Ce n’est donc pas demain que les budgets seront réduits à zéro au privé.
L’ÉTIQUETTE
Au regard de ces deux positions, il est difficile de coller une étiquette au Parti québécois. Si la première est plus en ligne avec une visée identitaire, la deuxième relève plus de la tangente à gauche du parti. Bref, en regardant simplement ces deux propositions votées en atelier, avant même de présumer du vote en plénière aujourd’hui, il est difficile d’accoler une seule étiquette à ce parti.
Ni totalement à gauche ni totalement à droite, il n’est pas non plus au centre. Bref, il devra trouver où il est.
Ce congrès, six ans après celui de 2011, aura défini un cadre. Cependant, il faudra encore beaucoup de travail pour la priorisation des propositions pour un plan électoral cohérent. Certaines d’entre elles ne verront jamais le jour, malgré l’appui et le consensus des membres.