Thomas Chabot n’est pas le prochain Dieu
Les Sénateurs tentent de réduire les attentes envers leur plus bel espoir
TORONTO | À sa dernière saison chez les juniors, la domination de Thomas Chabot était telle qu’il n’était pas rare de le voir passer près de 40 minutes par match sur la patinoire. À l’aube de sa première année complète chez les pros, l’ancien défenseur des Sea Dogs de Saint John est conscient que la réalité ne sera pas la même.
« C’est certain que ce sera différent de ne pas être le gars qui mène l’équipe, celui qui joue 30 minutes par soir. Je vais devoir gagner mon temps de glace », a-t-il déclaré dans les heures précédant l’affrontement entre les recrues des Sénateurs et celles du Canadien.
D’ailleurs, l’entraîneur-chef des Senators de Belleville, le club-école des représentants de la capitale fédérale, n’a pas manqué l’occasion de refroidir les ardeurs de ceux qui voient en Chabot l’un des meilleurs espoirs de la LNH de la prochaine campagne.
« Thomas en a déjà assez sur les épaules. Je ne peux pas être ici devant vous pour vous dire que nous venons de trouver le prochain Dieu, a lancé Kurt Kleinendorst aux quelques journalistes regroupés devant lui.
« Je ne dis pas qu’il ne fera pas les Sénateurs cette saison. C’est fort possible. Mais il n’y a pas d’urgence. Je sais qu’il deviendra un très bon défenseur dans la LNH », a-t-il ajouté.
SA PLUS BELLE SAISON
C’est bien beau de ne pas vouloir précipiter les choses, mais Kleinendorst semble oublier que les Sénateurs seront privés d’Erik Karlsson pendant plusieurs semaines. Opéré au cours du mois de juin pour réparer des tendons déchirés au pied gauche, le défenseur suédois n’a toujours pas recommencé à patiner.
« Chaque fois qu’il y a un blessé, ça ouvre une place dans la formation. Je souhaite le meilleur à Erik, c’est un des meilleurs, sinon le meilleur défenseur de la ligue, a mentionné l’athlète originaire de SainteMarie-de-Beauce. Mais mon but ne change pas. Qu’il y ait des blessés ou pas, je veux montrer que j’ai ma place. »
Un objectif qu’il avait réussi à atteindre l’automne dernier. En amorçant la saison avec les Sénateurs, Chabot avait disputé une rencontre avant d’être renvoyé dans la LHJMQ. Déçu à l’époque, il reconnaît aujourd’hui que ce fut une décision avantageuse pour lui.
« Oui, c’était une déception, mais j’ai peut-être connu la plus belle année de hockey de ma vie. J’ai gagné de l’expérience en jouant au Championnat du monde junior. J’ai gagné la coupe du Président. Ça faisait longtemps que je n’avais pas gagné un trophée de grande envergure. »
DÉJÀ UN ALLIÉ À BELLEVILLE
Évidemment, l’objectif principal est de demeurer avec le grand club, mais si Chabot devait être rétrogradé à Belleville, il ne serait pas en terrain totalement inconnu.
Au cours de l’été, les Sénateurs ont engagé Paul Boutilier au poste d’entraîneur adjoint de leur filiale.
Boutilier est l’homme qui veillait au développement des défenseurs des Sea Dogs de Saint John depuis l’automne 2014, année de la véritable éclosion de Chabot dans le circuit Courteau.
« Si je dois aller à Belleville, ça va m’aider à être plus à l’aise. Je sais de quelle façon Paul travaille, ça fait trois ans que je suis avec lui. Ce sera un plus pour moi », a déclaré Chabot.
Évidemment, il est facile de faire le lien entre l’embauche de Boutilier et l’arrivée de Chabot. Mais la présence du prodige n’est pas la seule raison.
« Chabot ne restera pas quatre ans à Belleville. Alors, nous n’avons pas engagé un entraîneur juste pour Thomas, a souligné Kleinendorst. Nous aimons sa philosophie, comme entraîneur. Il est dynamique, il est intelligent et il travaille bien avec les jeunes. Thomas n’est pas le seul qui profitera des conseils de Paul. »