Des ratons laveurs dans la baignoire
Un couple réalise leur rêve d’enfance en créant un refuge pour soigner les animaux sauvages blessés
SAINT-ÉTIENNE-DE-BOLTON | Un couple qui partage une passion folle pour les animaux se prépare à accueillir chez lui des coyotes, des loups et des ours blessés pour les soigner et les retourner dans la nature.
« Il faut être un peu fou pour faire ça », admet Jimmy Hamel.
Cet homme de 31 ans se dévoue corps et âme à bâtir avec sa conjointe Anne-Marie Demers le Refuge Lobadanaki pour les animaux sauvages.
Depuis cinq ans, ils aménagent leur terre de Saint-Étienne-de-Bolton, en Estrie, pour accueillir divers animaux. La plupart sont en liberté, mais lorsqu’ils sont menacés par des prédateurs ils se retrouvent en cage.
« On réalise un rêve d’enfance », exprime Mme Demers.
AUTODIDACTE
Les animaux blessés sont pris en charge temporairement, le temps de les soigner.
« Quand on relâche les animaux, on est fiers. C’est une petite vie qui est sauvée. C’est un moment de joie, mais aussi de tristesse parce qu’on s’attache è eux », partage-t-elle.
Depuis quatre mois, le centre de réadaptation détient un permis pour s’occuper des animaux sauvages, comme les coyotes, les loups, les ours, etc. Autodidacte, le couple ne possède aucune formation en santé animale.
« Depuis toujours, nos lectures de chevet sont des livres d’animaux », ajoute la mère de famille.
Les deux propriétaires ont recours à des professionnels, souvent bénévoles, pour être bien conseillés.
CHASSE AUX VERS DE TERRE
Récemment, Mme Demers a adopté trois bébés ratons laveurs qui ont perdu leur mère. Ils étaient si petits qu’elle les tenait dans le creux de ses mains. Les ratons se lavaient dans le bain familial et dormaient dans leur lit.
« Je me levais la nuit pour les nourrir », se rappelle-t-elle.
La femme de 33 ans a également secouru un chevreuil qui souffrait de déshydratation.
Elle raconte aussi avoir pris en charge des bébés chardonnerets tombés de leur nid, qu’elle devait nourrir aux 20 minutes.
Le soir, elle partait avec ses deux fillettes à la chasse aux vers de terre pour faire des provisions.
Au Québec, il n’existe aucune subvention pour les refuges d’animaux. Pourtant, les besoins sont grands.
Le Marais de la rivière aux cerises, à Magog, leur confie régulièrement des cas d’animaux blessés.
« Des gens nous appellent de Drummondville et de Sorel pour nous laisser des animaux », illustre Mme Demers.
Le Refuge Lobadanaki fait l’objet d’une campagne de financement sur le site laruchequebec.com. L’argent amassé permettra de bâtir de plus grands enclos pour les animaux plus robustes et d’ouvrir un centre d’observation de style autochtone, avec des tipis.