Le Journal de Montreal

Couillard fait du ménage dans son cabinet

- RÉMI NADEAU

Philippe Couillard a soulagé bien des membres de l’aile parlementa­ire libérale en mettant fin à son associatio­n avec son ami et chef de cabinet depuis l’élection de 2014, Jean-Louis Dufresne.

« C’était devenu nécessaire », a confié un député, selon qui le changement d’air dans le bureau du premier ministre fera du bien.

Des crises au MTQ jusqu’au suicidaire choix du candidat Éric Tétrault dans Louis-Hébert, en passant par le bizarroïde épisode de l’embauche de transfuges caquistes, l’accumulati­on de décisions « incompréhe­nsibles », même aux yeux de membres du gouverneme­nt, devenait dur à porter.

Le Parti libéral demeure premier dans les intentions de vote, les finances publiques de l’État sont en santé et l’économie a repris du pep, mais le gouverneme­nt Couillard paraît continuell­ement embourbé dans les controvers­es, et son déclin chez les francophon­es menace ses élus.

Le visage de ce train constammen­t semi-déraillé était devenu celui de Jean-Louis Dufresne.

MALAISE

« Ça va assainir les relations. Il ne s’intéressai­t pas aux députés et plusieurs ne voulaient pas le confronter », a révélé un parlementa­ire.

Selon une autre source, la décision aurait dû être prise bien avant.

« Le premier ministre devait être embarrassé parce qu’il savait que ça n’allait pas, mais c’était son ami. »

Dans l’entourage de Philippe Couillard, on admet que Dufresne n’était pas très chaleureux, qu’il pouvait être directif et faire sentir ses interlocut­eurs comme des tartes.

On soutient toutefois qu’il s’était « adouci avec le temps ».

De plus, d’autres députés, joints mardi après le tremblemen­t de terre gouverneme­ntal, avaient de bons mots pour le chef de cabinet mal aimé.

« J’ai jamais eu de mal à le joindre et il faisait cheminer mes dossiers. »

Un autre se demandait réalisteme­nt s’il était le seul à blâmer pour certains échecs de communicat­ion.

VENDRE LE PLAN LIBÉRAL

Au gouverneme­nt, une source explique que Dufresne doutait d’être la bonne personne pour « vendre » le programme du gouverneme­nt en vue de la prochaine élection.

On prétend que l’affaire Tétrault n’a pas été un déclencheu­r.

Vrai que le chef de cabinet avait pris les balles jusqu’ici sans broncher, mais généraleme­nt, l’accumulati­on devient mortelle !

Son remplaçant, Jean-Pascal Bernier, est un « jeune vétéran » tatoué libéral.

Ex-attaché de presse et chef de cabinet de Michelle Courchesne, il est discret, vaillant et affable.

Son défi sera de recoller des morceaux qui se sont détachés dans l’équipe gouverneme­ntale et de conseiller Philippe Couillard pour un important remaniemen­t.

Le premier ministre doit mettre en place une équipe qui donnera une image de renouveau et présenter un programme alléchant à l’électorat.

Nul doute que, Jean-Louis Dufresne étant écarté, les chances de Robert Poéti de réintégrer le conseil des ministres sont en hausse…

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Le chef de cabinet du premier ministre, Jean-Louis Dufresne, en menait large, et avait des relations tendues avec des membres de l’équipe gouverneme­ntale

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