Le Journal de Montreal

Connaissez-vous Monsieur Blanquer ?

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com

Il se passe quelque chose de très intéressan­t en France depuis quelques mois. Un nouveau ministre de l’éducation, JeanMichel Blanquer, est en train de réformer l’école en profondeur, pour la délivrer d’un certain carcan pédagogiqu­e et l’amener à renouer avec sa véritable mission.

Son objectif ? La recentrer sur les savoirs. Faire en sorte que les enfants qui sortent de l’école sachent lire, écrire et compter. Blanquer ajoute aussi : les jeunes doivent apprendre à respecter autrui.

Il veut que l’école leur transmette le goût de la lecture, de la culture et des arts.

EXCELLENCE

C’est dans cet esprit, d’ailleurs, qu’il a décidé, de remettre 150 000 exemplaire­s des Fables de La Fontaine aux élèves, à la manière d’un cadeau. II s’en est expliqué ainsi : « Elles nous disent quelque chose de la vie et sont éternelles ».

Autrement dit, les classiques ne sont pas un luxe. C’est en se tournant vers les grandes oeuvres qu’on peut vraiment éduquer la jeunesse.

Blanquer croit aussi à l’amour de la beauté et veut pour cela redonner sa place à la musique à l’école.

Le maître mot de la philosophi­e scolaire de Jean-Michel Blanquer, c’est l’excellence. C’est en partie dans cet esprit qu’il a décidé de restaurer la place du grec et du latin à l’école. Le détour par les langues anciennes permettrai­t de mieux comprendre le français.

Mais Jean-Michel Blanquer va plus loin. S’il est ouvert à la technologi­e en classe, il l’est modérément.

Il croit aussi aux vertus de vieilles méthodes toujours valables, comme la mémorisati­on. Dans un entretien accordé à un hebdomadai­re français, tout récemment, il expliquait qu’un élève tirera un avantage certain à apprendre un poème par coeur, car il cultivera ainsi sa mémoire.

Ce propos est quasiment transgress­if dans une époque qui présente le par coeur comme une forme d’aliénation, et qui croit que Google peut se substituer à notre mémoire. Vive l’effort !

Par ailleurs, Jean-Michel Blanquer ne croit pas à ce qu’on pourrait appeler la réussite obligatoir­e et gratuite : il a décidé d’autoriser à nouveau le redoubleme­nt.

Mais le ministre ne s’arrête pas là : il entend aussi cultiver les vertus civiques. Et c’est ainsi qu’il a soutenu qu’il faut aimer son pays.

VERTUS

C’est à la lumière de cette vertu qu’on doit enseigner l’histoire, a-t-il soutenu il y a quelques mois, et on doit l’enseigner avec un sens certain de la chronologi­e. Elle apparaîtra ainsi aux jeunes génération­s comme une aventure collective à laquelle elles sont invitées à se joindre.

Jean-Michel Blanquer n’est pas un nostalgiqu­e du monde d’hier, quoi qu’en disent ses adversaire­s.

Il croit plutôt à certaines permanence­s, à des idées qui traversent le temps, à des vertus indémodabl­es.

Un nouveau ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, est en train de réformer l’école en profondeur

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