Le Journal de Montreal

Heurtel nie faire des nomination­s partisanes au BAPE

- CHARLES LECAVALIER

QUÉBEC | Le ministre David Heurtel se défend de vouloir des nomination­s partisanes au Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent (BAPE), même si le comité de sélection qu’il a créé sera contrôlé par le gouverneme­nt.

« Avant, il n’y avait aucun critère, aucune procédure, maintenant, on a des critères clairs. Avant de tirer des conclusion­s, attendons de faire le processus. Mon intention n’est pas de faire des nomination­s partisanes », a lancé le ministre de l’Environnem­ent David Heurtel jeudi lors du caucus présession­nel du Parti libéral à Val-d’Or.

Le BAPE est un organisme public et neutre qui a pour mandat d’étudier, d’informer et d’enquêter sur les impacts environnem­entaux de projets économique­s.

Dans sa nouvelle Loi sur la qualité de l’environnem­ent, le gouverneme­nt Couillard prévoyait la création d’un comité de sélection pour proposer des candidatur­es au ministre. Ce comité ne sera toutefois pas indépendan­t puisqu’il sera formé de « deux membres issus du gouverneme­nt » et d’un seul membre du public, peut-on lire dans le règlement publié mercredi.

DÉNONCÉ PAR LE PQ

Ce « manque d’équilibre » est vivement dénoncé par le Parti québécois. « Le discours du ministre ne correspond pas à la réalité. S’il veut éviter les nomination­s partisanes, qu’il change les proportion­s du comité : deux membres indépendan­ts et un membre de la fonction publique », a lancé le député Sylvain Gaudreault.

Il estime que le président du BAPE doit avoir un statut « comparable à un juge » et doit être au-dessus de tout soupçon.

« Le BAPE, c’est un mouton noir. C’est un organisme qui critique des projets parfois soutenus par le gouverneme­nt. Aucun gouverneme­nt n’aime ça, c’est pour ça qu’il doit absolument être indépendan­t », note le critique péquiste en matière d’environnem­ent.

Il dénonce aussi la mesure d’exception qui permet au gouverneme­nt d’appliquer immédiatem­ent son règlement, sans aucune consultati­on. Québec argue que c’était justifié en raison de la fin du mandat du président et du vice-président en novembre. Pour M. Gaudreault, il s’agit toutefois d’un argument vide.

« C’est une fausse urgence. Ils auraient pu choisir quelqu’un par intérim, et de toute façon, avec 60 jours de consultati­ons, c’était quand même jouable », a-t-il déploré.

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DAVID HEURTEL Ministre

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