De plus en plus d’ados dénoncent les agressions
Des intervenants notent que les jeunes vont chercher du soutien plus vite
Les adolescentes ont été plus nombreuses que jamais cette année à demander de l’aide dans des centres de soutien aux victimes d’agression sexuelle.
« Déjà, on commence à recevoir quelques références des écoles. D’habitude, ça prend un peu plus de temps [après la rentrée] », remarque Annie Blouin, du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Granby.
Quelque 300 jeunes de 12 à 18 ans sont allés chercher de l’aide dans un des centres du Regroupement des CALACS en 20162017, un chiffre inégalé depuis 2012, année des plus vieilles données accessibles.
Il ne s’agit pas d’un recensement de tous les adolescents qui se sont confiés à un organisme, mais ce coup de sonde offre un bon portrait de la réalité sur le terrain.
BONNE NOUVELLE
Comme il n’y a pas nécessairement eu d’augmentation des agressions, il s’agit d’une bonne nouvelle.
« Notre interprétation, c’est que les jeunes sont plus ouvertes à dévoiler [qu’elles ont été agressées […] Les intervenants sur le terrain ont l’impression que les jeunes attendent moins longtemps avant de demander de l’aide », dit Stéphanie Tremblay du Regroupement des CALACS.
« Avant, on voyait surtout des victimes qui avaient été agressées dans leur enfance et qui en prenaient conscience plus tard, observe Patricia Gladu du centre L’Expression Libre de Saint-Jeansur-Richelieu. Ces dernières années, on voit plus souvent des jeunes qui ont été agressées pendant l’adolescence et qui viennent à ce moment-là. »
Cette hausse des demandes d’aide s’explique notamment par le fait que le sujet a été très médiatisé dans la dernière année, avec les agressions à l’Université Laval, l’affaire Gerry Sklavounos et toutes les prises de parole et manifestations contre la culture du viol, notent les intervenantes.
La prévention effectuée dans les écoles commence aussi à porter ses fruits.
« En général, la personne aura moins de séquelles à long terme si elle reçoit de l’aide rapidement », remarque Julie Guibord du CALACS de Châteauguay.