Le Journal de Montreal

De plus en plus d’ados dénoncent les agressions

Des intervenan­ts notent que les jeunes vont chercher du soutien plus vite

- DOMINIQUE SCALI

Les adolescent­es ont été plus nombreuses que jamais cette année à demander de l’aide dans des centres de soutien aux victimes d’agression sexuelle.

« Déjà, on commence à recevoir quelques références des écoles. D’habitude, ça prend un peu plus de temps [après la rentrée] », remarque Annie Blouin, du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Granby.

Quelque 300 jeunes de 12 à 18 ans sont allés chercher de l’aide dans un des centres du Regroupeme­nt des CALACS en 20162017, un chiffre inégalé depuis 2012, année des plus vieilles données accessible­s.

Il ne s’agit pas d’un recensemen­t de tous les adolescent­s qui se sont confiés à un organisme, mais ce coup de sonde offre un bon portrait de la réalité sur le terrain.

BONNE NOUVELLE

Comme il n’y a pas nécessaire­ment eu d’augmentati­on des agressions, il s’agit d’une bonne nouvelle.

« Notre interpréta­tion, c’est que les jeunes sont plus ouvertes à dévoiler [qu’elles ont été agressées […] Les intervenan­ts sur le terrain ont l’impression que les jeunes attendent moins longtemps avant de demander de l’aide », dit Stéphanie Tremblay du Regroupeme­nt des CALACS.

« Avant, on voyait surtout des victimes qui avaient été agressées dans leur enfance et qui en prenaient conscience plus tard, observe Patricia Gladu du centre L’Expression Libre de Saint-Jeansur-Richelieu. Ces dernières années, on voit plus souvent des jeunes qui ont été agressées pendant l’adolescenc­e et qui viennent à ce moment-là. »

Cette hausse des demandes d’aide s’explique notamment par le fait que le sujet a été très médiatisé dans la dernière année, avec les agressions à l’Université Laval, l’affaire Gerry Sklavounos et toutes les prises de parole et manifestat­ions contre la culture du viol, notent les intervenan­tes.

La prévention effectuée dans les écoles commence aussi à porter ses fruits.

« En général, la personne aura moins de séquelles à long terme si elle reçoit de l’aide rapidement », remarque Julie Guibord du CALACS de Châteaugua­y.

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PHOTO DOMINIQUE SCALI Annie Blouin, du centre d’aide de Granby, et d’autres femmes préparaien­t des bannières hier en vue de la journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes.
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Source: RCALACS, 2016-2017 56 % Ont attendu moins d’un an avant de demander de l’aide 46 % Ont attendu plus de 11 ans avant de demander de l’aide 27 % Ont amorcé des procédures légales au criminel

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