Le Journal de Montreal

Les amies, premières confidente­s

- DOMINIQUE SCALI

La première personne à qui se confie généraleme­nt une adolescent­e au sujet d’une agression sexuelle n’est pas l’intervenan­t d’un organisme d’aide, mais bien souvent une amie, observe Annie Blouin, du CALACS de Granby.

« Il y a des jeunes qui sont très aidants. Par exemple, qui vont amener leur amie de fille au bureau du travailleu­r social de l’école », illustre-t-elle.

DÉTERMINAN­T

Les intervenan­tes interrogée­s sont unanimes : la première personne à qui se confie une victime aura un impact déterminan­t. Si ce premier confident la croit et ne minimise pas ce qu’elle a vécu, tout le reste sera facilité.

Or, les intervenan­ts en violence sexuelle sont rarement les premiers confidents, selon Annie Blouin.

« Elle va avoir le réflexe de garder ça dans le fond d’elle-même. »

À l’école, elle aura peut-être de la difficulté à se concentrer, ce qui se reflétera dans son bulletin. Peut-être aura-telle des cauchemars ou des flash-back. Certaines vont s’automutile­r.

La plupart des jeunes qu’elle reçoit ont d’ailleurs été adressés par un profession­nel de l’école qu’ils fréquenten­t. Toutefois, des cas peuvent se révéler dans le cadre d’une animation de prévention en classe.

« Il n’est pas rare qu’un jeune va quitter la classe pendant une animation, ou qu’il va rester à la fin et poser des questions », abonde Julie Guibord du CALACS de Châteaugua­y.

PLUS DE PARENTS

Au CALACS de l’Ouest de l’Île, les intervenan­ts ont observé une hausse des demandes de soutien des parents.

« Ils veulent savoir quelles sont les attitudes aidantes. Par exemple, ne pas juger, ou ne pas mettre l’accent sur leurs émotions à eux plus que sur celles de leur enfant », dit Dominique Raptis.

Dans tous les cas, l’important est de répondre aux besoins du jeune.

« Tu n’es pas obligée de dire ou de faire quelque chose que tu ne veux pas faire », dit d’abord Annie Blouin au jeune.

Et bien souvent, son besoin est de se vider le coeur et de sortir de l’isolement, plus que de dénoncer son agresseur, indique Patricia Gladu, de L’Expression Libre.

Newspapers in French

Newspapers from Canada